En préambule de son rapport d'activité 2013, la présidente de l'Hadopi Marie-Françoise Marais combat le transfert de la Haute Autorité vers le CSA, mais ouvre les portes à un rapprochement avec la CNIL.
La Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres et la Protection des droits sur Internet (Hadopi) a rendu public jeudi son
rapport d'activité 2013 (.pdf), qui débute comme c'est la tradition par un éditorial de la présidente Marie-Françoise Marais. L'occasion, forcément, d'aborder la question tant redoutée du transfert de l'Hadopi vers le CSA, que Mme Marais avait réussi à écarter provisoirement suite à
son audition parlementaire, en septembre dernier.
Alors que le Gouvernement n'a pas abandonné l'idée d'un transfert, qui pourrait être traduite dans un projet de loi présenté d'ici la fin de l'année en conseil des ministres, la présidente de l'Hadopi continue d'attaquer en creux le manque d'expertise et d'indépendance d'esprit du CSA.
L'Hadopi "connaît les acteurs, les enjeux et les problématiques de son écosystème", martèle ainsi Mme Marais. "Les agents de l’Hadopi ont développé une solide expertise des enjeux numériques et de l’Internet. Ils sont attachés au respect de la liberté et de la neutralité qui conditionnent son bon fonctionnement".
"Les problématiques relatives à la protection des droits et à la protection de la vie privée se rapprochent"
"La Haute Autorité sait aussi exprimer clairement son opposition, par exemple lorsqu’elle met en garde contre le développement de technologies de reconnaissance des contenus et de filtrage en dehors du cadre prévu par la loi".
Quitte à être rattachée à une autre autorité administrative, c'est la CNIL qui semble avoir les faveurs de la présidente. C'est ce qu'elle suggère à mots à peine voilés. "Osons nous demander quel est l’acteur public le mieux à même d’assurer des missions rénovées. (…) A mesure que les technologies évoluent, les problématiques relatives à la protection des droits et à la protection de la vie privée et des données personnelles se rapprochent. Des synergies en matière de régulation et de sensibilisation existent peut-être, et pourraient être utilement explorées", défend Mme Marais.