Y a-t-il un rapport entre pauvreté et piratage ? Ou, dit autrement, la lutte contre le piratage est-elle un facteur d'aggravation de la fracture culturelle entre les populations les plus aisées, qui ont les moyens d'accéder à l'offre légale payante, et les populations les plus pauvres, qui doivent se contenter des offres gratuites pour rester dans la légalité ?
Le rapport d'activité 2013 de l'Hadopi (.pdf), publié jeudi, n'aborde pas cette question qui est pourtant essentielle dans l'évaluation de l'impact social d'une politique publique. Mais l'on y trouve une carte très intéressante sur la proportion d'internautes avertis au moins une fois, par département. La Haute Autorité a en effet comparé le nombre des avertissements au nombre des abonnés à internet référencés par l'Arcep, et établi une carte où chaque département est coloré selon la proportion d'abonnés avertis, de moins de 4 % à plus de 7 %.
Or lorsque l'on met cette carte en parallèle de celle établie par l'INSEE pour la proportion de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, il semble se dégager une même tendance, même si la comparaison département par département appelle beaucoup de nuances. Globalement, les régions du nord-est de la France et de la côte méditerranéenne, qui sont les plus "riches en pauvres" du pays, sont aussi celles qui ressortent sur la carte de l'Hadopi.
Sur les 11 départements ayant plus de 7 % de taux d'avertissements Hadopi, (Nord, Pas-De-Calais, Pyrénées Orientales, Hérault, Gard, Bouches-du-Rhône), 6 font partie des départements les plus pauvres identifiés par l'INSEE en 2004.
Il faut cependant noter des cas invitant à la prudence dans l'interprétation, comme celui de l'Isère, un département où les pauvres sont les moins nombreux, où l'on pirate beaucoup. Inversement, la Losère et le Cantal, départements pauvres, piratent moins qu'ailleurs.
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