Le plan très haut débit, formalisé en 2013 par le gouvernement de François Hollande après un premier cap fixé par Nicolas Sarkozy en 2010, va être repris en main. Selon une information des Échos, l’exécutif organisera une réunion interministérielle le vendredi 7 juillet pour discuter de l’avancée du chantier, en particulier dans les zones rurales et moyennement peuplées, et des moyens d’accélérer le mouvement.
Seront présents à cette réunion Jacques Mézard, le ministre en charge de la cohésion des territoires, ainsi que les secrétaires d’État Julien Denormandie (cohésion des territoires), Benjamin Griveaux (économie et finances) et Mounir Mahjoubi (numérique). Deux semaines plus tôt, Emmanuel Macron s’était exprimé sur le plan très haut débit, en mettant en cause la stratégie 100 % fibre optique.
« Il ne faut pas mentir aux gens », avait lancé le président de la République. « On ne mettra pas [la fibre optique] partout jusqu’au dernier kilomètre dans le dernier hameau », en tout cas pas d’ici 2022. Pour couvrir tout le territoire, le chef de l’État avait plaidé alors plutôt pour « une solution mixte où on marie la fibre et les innovations technologiques qui permettent d’avoir la 4G à bon niveau partout ».
Le plan France Très Haut Débit fixe à 2022 l’échéance pour atteindre la barre des 100 % de foyers en très haut débit. L’essentiel (80 %) est censé être couvert en fibre optique tandis que le reste doit s’appuyer sur d’autres technologies, comme le câble coaxial et le DSL sur cuivre. Officiellement, le plan est censé coûter 20 milliards d’euros mais un rapport de la Cour des comptes l’évalue plutôt autour de 35 milliards.
Deux problématiques vont être à l’ordre du jour lors de cette réunion : d’abord, la situation dans les zones rurales. Puisqu’il est illusoire de couvrir tout le territoire en fibre optique (et plus généralement avec des réseaux filaires) en un temps aussi resserré (2022), c’est vers une solution mixte, c’est-à-dire en mobilisant la 4G, que l’exécutif devrait se tourner. Cette piste a les faveurs d’Emmanuel Macron.
Ensuite, les régions moyennement peuplées. Là, le problème porte sur la répartition des tâches. Alors qu’un accord avait été signé en 2011 entre SFR et Orange pour raccorder ces zones, le premier devant prendre en charge grosso modo 20 % des habitations et le second 80 %, l’opérateur au carré rouge veut désormais rééquilibrer à 50/50 ce travail. Orange ne le souhaitant pas, l’affaire est devant les tribunaux.
Il reste désormais à savoir quelles décisions sortiront de cette réunion, qui pourrait en appeler d’autres. Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait fait part de son désir de couvrir « en très haut débit l’ensemble du territoire d’ici la fin du quinquennat » (donc 2022) pour « ne laisser aucun territoire à la traîne dans la transition numérique ».
Déjà à l’époque, le président de la République marquait son intérêt pour une approche mixte dans le déploiement du très haut débit. Il souhaitait déjà mobiliser la 4G dans les zones blanches afin d’éliminer « les zones sans réseau ». Il suggérait de « doubler le nombre d’antennes mobiles » pour atteindre cet objectif et, s’ils n’y arrivent pas, « les opérateurs pourront être sanctionnés financièrement ».
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