Les électeurs du Tadjikistan se rendent ce mercredi aux urnes pour désigner leur président de la République, qui devrait selon toutes vraisemblances être toujours Emomali Rakhmon, qui enchaînera son quatrième mandat depuis 1992. Et pour démontrer à quel point c'est est un grand démocrate, Rakhmon s'est assuré que l'opposition puisse difficilement se faire entendre la veille de l'élection.
Mardi, plusieurs fournisseurs d'accès à internet du Tadjikistan ont bloqué l'accès à YouTube et au principal site d'informations du pays, Ozodagon, sur ordre officieux du Serve d'Etat des Communications. Une mesure dont on ne voit pas très bien l'intérêt tant l'élection est dépourvue de tout suspense. Six candidats sont officiellement en lice, mais ils font l'éloge de Rakhmon. Le principal leader de l'opposition a eu l'interdiction de concourir, et les autres y ont renoncé.
Enclavé entre la Chine, L'Ouzbékistan, le Kirghizistan et l'Afghanistan, le Tadjikistan n'en est pas à sa première censure d'Internet. En septembre 2010, les autorités tadjikes avaient ordonné une première censure de sites internet de presse, accusés de couvrir l'attaque d'un convoi de militaires par des combattants appartenant prétendument au Mouvement islamique d’Ouzbékistan. Depuis, comme en témoignage Reporters Sans Frontières, les mesures de censure d'Internet se sont multipliées au pays, avec des blocages massifs de sites d'informations.
Officiellement pourtant, aucun blocage n'a lieu. Les FAI confirment anonymement avoir reçu du pouvoir en place l'ordre de bloquer les sites internet, mais l'ordre officiel n'existe pas. Ce sont des problèmes "techniques" qui sont avancés, sans que personne n'y croit. Un moyen d'éviter tout recours en justice, puisqu'il n'y a pas de décision officielle à attaquer.
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