Dans un article publié jeudi, Mediapart a révélé la grande vulnérabilité des serveurs de messagerie utilisés par le Parlement européen. Un hacker, par ailleurs interrogé dans les colonnes du journal, a expliqué avoir pu accéder à la correspondance des parlementaires, de leurs assistants mais aussi des employés de l'Union européenne. L'objectif ? Alerter les pouvoirs publics sur la sécurité informatique.
Visiblement, l'action de l'intrus a été remarquée. Le site EurActiv indique qu'un examen des faits se déroule actuellement pour déterminer précisément ce qu'il s'est passé. La responsable de la communication du Parlement européen a ajouté que "c'est une question technique, en fonction du résultat de l'enquête, nous verrons si et quelles mesures devraient être prises".
Sur ce sujet, l'association française dédiée à la promotion et à la défense du logiciel libre suggère de repenser certains choix technologiques. Le Parlement européen utilise actuellement le logiciel de messagerie Microsoft Exchange et l'application Active Sync, qui sert à synchroniser les terminaux avec les serveurs pour vérifier la présence de nouveaux messages.
Pour l'April, il est grand temps que le Parlement européen prenne conscience "de l'importance stratégique et politique du choix des outils informatiques". Un avis que partage Éric Filiol, expert en sécurité informatique et ancien cryptanalyste au sein de la direction générale de la sécurité extérieure. "Choisir Microsoft, cela revient tout simplement à offrir les clefs aux Américains".
Depuis les révélations d'Edward Snowden sur la surveillance électronique mise en œuvre par les États-Unis, les pouvoirs publics en France et en Europe n'ont apporté aucune réponse concrète sur le plan technique pour contrer l'espionnage. Une solution serait d'opter pour des solutions libres, afin de ne pas être victime d'une porte dérobée. Mais pour l'April, "on a l’impression que, malgré tout ce qui est révélé, ils s’en foutent".
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