Lorsque les États-Unis ont annoncé l'assassinat d'Oussama Ben Laden, ces derniers n'ont pas cherché à cacher le fait que des vidéos à caractère pornographique ont été retrouvées dans son complexe fortifié, à Abbottabad (Pakistan). Appartenaient-elles au leader d'Al-Qaïda ? Peut-être, peut-être pas. En tout cas, les autorités américaines ont communiqué cette information, bien qu'imprécise, à dessein.
En effet, les préceptes religieux de l'islam condamnent la pornographie. Dès lors, les informations transmises par le gouvernement américain sont loin d'être anodines : il s'agit en fait de casser l'image du fondateur d'Al-Qaïda, lui qui a entrepris ses actions au nom de l'islam, en pointant des actes (des canettes de Coca-Cola et de Pepsi Cola ont également été retrouvées sur place) en décalage avec le discours.
Consommait-il lui-même ces canettes ? Là encore, ce n'est pas tout à fait certain. À supposer que les États-Unis détiennent l'information contraire, il est peu probable qu'ils la communiquent. Car le combat que mène l'Occident contre ceux entreprenant des actions terroristes au nom de l'islam implique aussi un volet de guerre de l'information.
Et à en croire le Huffington Post, la NSA était dans le coup. La stratégie de l'agence de sécurité américaine ? Collecter, via l'espionnage, les historiques et les habitudes de navigation de six cibles présentées comme des personnes radicalisées afin de casser leur influence dans la communauté musulmane en révélant que le discours rigoriste qu'ils tiennent en public ne correspond pas avec leurs activités privées.
"Certaines de ces vulnérabilités, si elle sont exposées, seraient susceptibles de remettre en cause la dévotion d'un radicalisé à la cause jihadiste, conduisant à la dégradation ou à la perte de son autorité", peut-on lire dans le document top secret de la NSA, lui aussi récupéré par Edward Snowden sur le réseau interne de la NSA.
Les éléments collectés par la NSA étaient mis de côté afin de servir en cas de besoin. Cela concerne aussi bien le niveau de vie, décrit comme très fastueux pour l'un d'entre eux, que le surf sur des sites pornographiques, loin de la vie chaste et pure parfois prônée en public. Le document, daté d'octobre 2012, ne précise pas si ces informations ont déjà été utilisées.
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