Un an après avoir remis son rapport plein de propositions applaudies par l'industrie du cinéma, Pierre Lescure devrait prendre la tête du Festival de Cannes. L'homme ne manque jamais une occasion de rappeler son souhait d'une taxe sur les appareils connectés, versée au bénéfice de l'industrie culturelle, et d'une régulation du web par le CSA.

Mise à jour 2 : C'est fait. Pierre Lescure a été élu à l'unanimité président du Festival de Cannes.

Mise à jour : L'élection de Pierre Lescure en tant que président du Festival de Cannes est acquise, et devrait être officialisée mardi prochain. Elle a fait l'objet de manoeuvres dénoncé par l'autre candidat, Jérôme Clément, dans Le Monde. Une méthode qui ne calmera pas les critiques sur les renvois d'ascenceurs entre Lescure et le Parti Socialiste :

Encore dans la course en décembre 2013, l'ancien président d'Arte a confirmé la version de Paris Match : « Les statuts de l'association stipulent que pour être élu président du Festival de Cannes, il faut faire partie du conseil d'administration. Or on m'a appelé pour me dire que Pierre Lescure y avait été intégré, et pas moi. » Après vérification auprès du CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée), Pierre Lescure figure bien au conseil d'administration du Festival en tant que « représentant du ministère de la culture chargé du cinéma ». Ce qui n'est pas le cas de Jérôme Clément. Et la règle veut en effet que le président soit élu parmi les membres du conseil.

Article du 2 décembre 2013 –

"La gratuité absolue est contre-nature", avait un jour déclaré Pierre Lescure pour justifier l'opposition au piratage ou à la légalisation du partage des oeuvres entre particuliers. "Plus on va dans la rareté, dans le service rendu, dans la délivrance de quelque chose qui a représenté un travail et qui ne trouve pas son pareil ailleurs, plus cela a un coût", ajoutait celui qui, pourtant, assurait faire son rapport sur l'Acte 2 de l'exception culturelle par pur bénévolat. Un travail qui a duré plusieurs mois, et qui l'occupe encore aujourd'hui dans de multiples déplacements en France et à l'étranger.

Mais si rien n'est gratuit, et que "le service rendu" à un coût, il y a donc un coût caché facturé par Pierre Lescure. Ou au minimum, une rémunération indirecte pour les bons et loyaux services rendus à une industrie du cinéma globalement satisfaite de voir Pierre Lescure proposer une régulation du web par le CSA, et un enterrement en première classe d'une Hadopi trop rebelle.

Or Pierre Lescure l'a lui-même confirmé à Presse Océan. Selon toutes vraisemblances, le serviteur qui avait su flatter François Hollande succédera à Gilles Jacob à la présidence du festival de Cannes, un poste d'une extraordinaire influence.

"Je rencontre un certain nombre de personnalités du monde du cinéma. La réponse interviendra au cours du premier trimestre 2014 pour une prise de fonction après le prochain festival", se réjouit-il déjà auprès du quotidien nantais, dans un entretien où il redit au passage son affection pour la riposte graduée.

"Les amendes devraient être plus légères (60 €) mais plus fréquentes", plaide-t-il, ajoutant que la riposte graduée "peut s’orchestrer sous l’égide du CSA".

Par ailleurs, Pierre Lescure met la pression sur Aurélie FIlippetti pour que la taxe sur les appareils connectés, qu'il a lui-même proposée dans son rapport et qui serait fortement bénéficiaire au cinéma, soit votée malgré l'opposition de Bercy. "Le principe d’une taxe sur les smartphones et tablettes est acquis et devrait être voté en 2015", assure-t-il, alors qu'un tel engagement va à l'encontre de la promesse de stabilité fiscale.

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