Au début du mois, un avis publié au Journal Officiel a fait entrer le terme "sexto" dans la langue administrative française. Mais bien que très répandue, la pratique qui consiste à envoyer des SMS ou des MMS à caractère sexuel n'est pas forcément toujours appréciée, non seulement par ceux qui les reçoivent, mais aussi par ceux qui les envoient.
C'est en effet la conclusion étonnante d'une étude publiée dans ScienceDirect par des chercheurs de l'Université Purdue Fort Waye, dans l'Indiana, qui ont voulu comprendre les mécanismes sociologiques qui amènent un adolescent à envoyer un message érotique ou pornographique à son (ou sa) petit(e) ami(e). Après avoir interrogé 155 lycéens qui s'adonnaient au sexting, les psychologues ont découvert que 55 % des jeunes femmes disent avoir déjà envoyé des sextos sans en avoir envie, et que c'était la même chose pour 48 % des jeunes hommes.
Pourquoi donc envoyer des messages à caractère sexuel quand on en a pas envie ?
Exactement pour les mêmes raisons qui poussent un homme ou une femme à faire l'amour sans être excité(e). L'étude fait en effet le parallèle avec d'autres travaux, de 1994, qui avaient montré que 55 % des femmes américaines et 35 % des hommes avaient parfois des relations sexuelles consenties mais non désirées. Il s'agit alors non pas de se faire plaisir, mais de faire plaisir à l'autre, ou de faire ce que l'on croit être nécessaire pour entretenir une relation que l'on souhaite durable.
Les psychologues estiment également que les sextos amplifient un phénomène déjà connu dans les relations sexuelles. Les personnes anxieuses, qui ont peur d'être abandonnées par leur compagne ou leur compagnon, se prêtent facilement à des sextos par crainte de déplaire si elles ne le font pas. Par ailleurs, ces personnes pourraient être tentées de multiplier le nombre des SMS ou MMS sexuels, pour établir une proximité virtuelle avec la personne qui est physiquement éloignée.
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