En mai dernier, le CSA recevait 25 000 plaintes à l’encontre de « Touche pas à mon poste », l’émission de divertissement scabreuse de la chaîne C8, propriété du groupe Bolloré.
Ce mercredi 26 juillet, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a frappé au portefeuille : 3 millions d’euros de pénalités pour l’émission, payables par C8 et qui iront financer le Centre national du cinéma (CNC).
Le Conseil rappelle les actes sanctionnés dans son communiqué, précisant qu’il s’agit bien de punir les atteintes à la vie privée et l’homophobie manifeste de cette séquence ahurissante.
Pour rappel, dans cette dernière, Cyril Hanouna tendait un piège à des hommes gay en diffusant leurs discussions intimes à l’antenne alors que l’animateur se faisait passer pour un homosexuel. Le CSA note : « L’animateur a, tout au long de cette séquence, eu recours à de nombreux clichés et attitudes stéréotypées sur les personnes homosexuelles ».
C8 compte déposer un recours
Le CSA observe en outre que l’émission de C8, pourtant très populaire, a déjà engendré plus de 47 000 plaintes de téléspectateurs et 3 mises en garde, ainsi que 2 mises en demeure par le Conseil. Elle avait aussi été confrontée au retrait de nombreux annonceurs face à l’ampleur du scandale.
La première sanction à l’encontre de la chaîne est aujourd’hui discutée légalement par le groupe de M. Bolloré, qui a annoncé son intention de déposer un recours . Le CSA est là dans un cas juridique complexe et cherche une position d’équilibriste assez difficile, divisé entre l’urgence d’agir face à la grogne de nombreux représentants de la société civile et le respect de ses prérogatives réduites. Le Conseil montre dans cette affaire une forme d’incohérence de son fonctionnement.
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