Le contrôle parental que le gouvernement britannique veut imposer par défaut sur tous les accès Internet du pays est inefficace pour une partie de la jeunesse. C'est ce que révèle une enquête menée par l'Ofcom, le régulateur des télécoms anglais. Un enfant sur cinq âgé de 12 à 15 ans sait désactiver le filtrage.

Réclamé par le gouvernement britannique au nom de la protection des mineurs, le filtrage par défaut des sites pornographiques est devenu une réalité outre-Manche. Les fournisseurs d'accès à Internet filtrent désormais les contenus pour adultes, afin d'empêcher les mineurs d'y accéder. D'ici la fin de l'année, l'option devra avoir été activée ou proposée à la quasi-totalité (95 %) des foyers britanniques reliés à Internet.

Depuis sa mise en place, la mesure fait l'objet de vives critiques et les défaillances des filtres installés par les opérateurs sont dénoncées dans la presse. On a ainsi appris ces dernières semaines que des sites légitimes avaient été bloqués par erreur, tandis que des espaces complétement inappropriés pour les plus jeunes étaient passés sans problème à travers les mailles du filet.

Bien entendu, les fournisseurs d'accès à Internet corrigent le tir à chaque fois qu'un problème leur est signalé. Cependant, le filtrage reste une opération délicate dans laquelle une multitude de situations peut déboucher sur un filtrage excessif. Prenez par exemple le terme "escort" : est-on en train de parler de la voiture construite par Ford ou bien d'une call-girl ?

Cette problématique, une partie de la jeunesse britannique n'en a que faire. Et pour cause : elle est capable de contourner le filtrage par défaut des sites pornographiques, qui lui est pourtant destinée ! C'est ce que révèle une étude conduite par l'Ofcom, le régulateur des communications du Royaume-Uni. Relayée par la BBC, elle indique qu'un enfant sur cinq (18 %) âgé de 12 à 15 ans sait désactiver le filtrage.

L'enquête montre que ces jeunes savent profiter de la relative inexpérience de leurs parents en matière informatique. Près de la moitié d'entre eux reconnaît d'ailleurs être moins calée dans ce domaine que leur progéniture. Réagissant à ce rapport, l'une des ministres du gouvernement a cependant rappelé que le contrôle parental ne fait pas tout : les parents doivent aussi s'impliquer et occuper un rôle central.

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