En France, le Britannique Deliveroo paie ses coursiers de manières différentes en fonction de leur ancienneté. Si le partenaire a rejoint le giron de la firme avant août 2016, il est payé à l’heure (7,5 € de l’heure auxquels s’ajoutent entre 2 et 4 € par course). Les derniers arrivés sont moins bien servis avec un paiement à la course exclusivement, chacune payée 5 € en région et 5,75 € à Paris.
Mais la startup voudrait simplifier son modèle et imposer à tous ses partenaires la même méthode de paiement. Ce qui provoque une grogne chez ses coursiers.
Flexibiliser ad nauseam
Deliveroo possède déjà son verbatim : offrir une meilleure flexibilité à ses non-employés coursiers. Mais pourtant, du côté des coursiers, l’argument passe mal : ce serait davantage la marge de la startup qui serait maximisée selon eux.
Les livreurs concernés ont reçu un premier courriel en fin juillet selon le Parisien. Dans le mail, la société expliquait son changement de modèle et joignait un nouveau contrat forçant le paiement à la course. Certains ont compris que ce contrat à signer au beau milieu de l’été cachait une tentative peu honorable de faire passer la pilule. Depuis, ils peuvent recevoir le même mail plusieurs fois par jour, jusqu’à qu’ils signent.
« on pouvait en vivre difficilement, mais ça va devenir impossible »
Un ancien coursier devenu fondateur du Clap (Collectif des livreurs autonomes de Paris) explique au média de la capitale : « Cette nouvelle tarification précarise les livreurs qui n’auront plus aucune visibilité sur leurs revenus ».
Du côté de la direction, on assure qu’au contraire, le choix irait dans le sens des coursiers qui voudraient « augmenter leur revenu horaire en travaillant de manière flexible », une méthode qui toujours selon Deliveroo permettrait même un chiffre d’affaires plus élevé. Jérôme Pimot du Clap précise : « C’est faux, on pouvait en vivre difficilement, mais ça va devenir impossible : 5 à 10 % des livreurs, au maximum, s’approcheront du smic ».
Même chez les coursiers payés à la course, le nouveau dispositif fait grincer. François Olivier, 29 ans et syndiqué à la CGT Gironde pour les coursiers, explique : « Notre salaire va forcément baisser car les anciens vont vouloir faire plus de courses pour gagner autant ». Cependant, Deliveroo assure que sa croissance est plus soutenue que son vivier de coursiers, assurant de facto une demande pour chacun.
Face à cette direction difficile à raisonner et avec laquelle peu de rapports de force sont possibles, les syndicalistes sont désarçonnés. Mais M. Pimot voudrait imaginer une action avec des utilisateurs et des restaurants : à Bordeaux et à Lyon, des coursiers font des tournées des restau partenaires pour obtenir leur soutien face à la startup. Une situation sociale délicate à gérer pour ces jeunes syndicats qui affrontent des paradigmes encore inconnus.
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