Le mouvement du libre accès (Open Access) dans l'édition scientifique se renforce aux États-Unis. La semaine dernière, le Congrès a adopté une loi de finance qui impose le respect des principes de l'Open Access pour les travaux scientifiques ayant été financés par des fonds publics. Dès le lendemain, celle-ci a été signée par le président américain.
C'est un pas important qu'a fait l'Amérique, puisqu'elle fragilise la mécanique sournoise du système actuel. En effet, les chercheurs doivent payer les maisons d'édition pour obtenir la publication de leurs travaux dans les revues scientifiques. Dans le même temps, les universitaires qui veulent les consulter doivent aussi se soumettre à la politique tarifaire des éditeurs.
Les scientifiques n'ont pas vraiment la possibilité d'échapper à ce système, car ces derniers ont aussi besoin de voir leurs recherches publiées dans les revues les plus prestigieuses afin d'établir leur notoriété auprès de leurs pairs, valider la qualité de leurs travaux et ouvrir de nouvelles perspectives professionnelles. C'est ce combat qu'Aaron Swartz aura mené jusqu'à la fin.
Évidemment, les maisons d'édition n'apprécient guère la tendance de l'Open Access, car celle-ci est susceptible de remettre en cause la pérennité de leurs activités… et de leurs profits. C'est ainsi que certaines sont passées à l'offensive, à l'image de l'éditeur Elsevier qui a exigé en décembre le retrait d'articles disponibles sur la plateforme Academia.edu. Motif ? Il en posséderait les droits d'auteur.
Le cas Elsevier est d'ailleurs symptomatique. Depuis deux ans, l'éditeur fait face à une fronde importante dans la communauté scientifique, en témoigne la pétition "The Cost of Knowledge", signée aujourd'hui par plus de 14 400 universitaires. La situation est d'ailleurs gravement tendue, au point qu'un boycott s'est mis en place avec la participation d'universités, comme Harvard.
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