L'emprise de la NSA sur les communications du monde entier est décidément sans limite. Grâce aux documents obtenus par Edward Snowden et relayés depuis six mois par la presse internationale, des informations très précises sur les activités de l'agence de renseignement américaines sont publiées semaine après semaine, permettant de mieux cerner l'ambition démesurée des États-Unis.
Dans son édition du 27 janvier, le Guardian a ainsi révélé que la NSA a espionné des personnes dans le monde entier grâce à certaines applications mobiles, qui ont été pour l'occasion placées sur écoute. Selon le journal britannique, il s'agit pour l'agence de sécurité nationale de capturer des données personnelles sur l'utilisateur mais aussi des éléments techniques sur le téléphone.
Données personnelles et techniques
En fonction des applications et des renseignements fournis par l'usager, la NSA est capable, selon le Guardian, de récupérer des informations liées au pays de résidence, à la position géographique (via la géolocalisation), à l'âge, au sexe, au code postal, à la situation familiale (marié, divorcé, célibataire…), aux revenus, à l'origine ethnique, à l'orientation sexuelle, au niveau d'éducation et au nombre d'enfants.
En outre, plusieurs informations liées au smartphone peuvent être récoltées par l'agence américaine. Cela comprend l'identifiant unique du mobile, son modèle et la version du système d'exploitation. Lors du téléversement d'une photo sur un réseau social, la NSA peut également obtenir une copie des cartes d'informations, de la liste des contacts et des adresses électroniques.
Les documents révèlent en outre que la NSA se concentre sur deux systèmes d'exploitation, à savoir Android et iOS. Rien d'étonnant : il s'agit-là des deux plateformes mobiles les plus populaires. En revanche, il n'est pas fait mention des autres O.S. comme BlackBerry et Windows Phone, qui ont certes une part de marché limitée mais qui n'est pas pour autant négligeable.
Les applications mobiles, des "pépites d'or"
Ce programme de la NSA, considéré par cette dernière comme une "pépite d'or" (golden nugget), s'est concentré sur les applications mobiles les plus populaires, c'est-à-dire celles qui ont été téléchargées des dizaines ou des centaines de millions de fois. Les logiciels cités sont Angry Birds et Google Maps, mais d'autres programmes seraient concernés indirectement (Farmville et Call of Duty, par exemple).
Les documents de la NSA ont également montré que cette approche a aussi été suivie par le GCHQ (Government Communications Headquarters), qui est la version britannique de l'agence de renseignement américaine, à l'insu des éditeurs. En tout cas, Rovio, qui a donné naissance à Angry Birds, a déclaré qu'il n'avait pas connaissance de l'existence de ces programmes d'extraction de données.
Réagissant à l'article du Guardian, une porte-parole de la NSA n'a pas confirmé ou infirmé l'existence de tel ou tel programme en particulier. En revanche, elle a assuré que les activités de l'agence se limitaient à la surveillance de cibles étrangères valides. Officiellement, la population américaine n'est pas visée. Mais c'est oublier que la NSA a des partenaires à l'étranger qui communiquent régulièrement avec elle…
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