Ces trois dernières semaines, l’actualité politique aura été profondément marquée par le reportage du magazine Closer évoquant l’existence d’une liaison entre François Hollande et l’actrice et productrice Julie Gayet. Cette publication, révélée par la presse people mais dont le contenu n’a pas été démenti par les intéressés, aura suscité de nombreux commentaires.
Si les histoires de cœur du président de la République n’ont pas grand intérêt en tant que telles, les répercussions de cette affaire sur le plan politique méritent en revanche d’être identifiées et analysées, si elles existent. Et si le débat sur le rôle et le statut de la Première dame peut avoir lieu, la question centrale est en réalité de savoir si les personnages publics d’importance peuvent avoir une vie privée.
Ici, il ne s’agit pas de violer l’intimité de François Hollande mais de savoir quel est l’entourage immédiat du chef de l’État et d’estimer son influence sur ses choix. Cela vaut notamment pour les proches, surtout si ces derniers peuvent avoir un intérêt dans certains dossiers. Or, Julie Gayet, qui travaille dans le milieu du cinéma, n’est peut-être pas pour rien dans le renoncement de François Hollande à supprimer la loi Hadopi.
À l’origine de cette supposition, un article du Monde qui révèle un certain activisme de l’actrice. « En 2007, Bernard Murat la présente à Ségolène Royal, candidate à la présidence de la République, dont elle intègre le comité de soutien. Son rôle sera plus important à l’élection suivante. Au printemps 2012, elle organise une rencontre entre François Hollande et des réalisateurs, au Cinéma des cinéastes, à Paris« .
Le journaliste poursuit, citant un participant. « « Ils ont mitraillé de questions, sur le droit d’auteur et le numérique. Hollande s’est prononcé contre la licence globale. C’est un peu les prémisses du rapport de Pierre Lescure sur l’acte II de l’exception culturelle’. Plus récemment, Julie Gayet a plaidé la cause du crédit d’impôt du cinéma, générateur d’emplois, qui vise à relocaliser les tournages en France« .
Vérifications faites, ça n’était pas au printemps 2012, comme le dit Le Monde, mais à l’automne 2011, le 3 octobre, comme le signale ce communiqué de presse (.pdf) de la société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs (ARP), qui mentionne une rencontre avec François Hollande, alors candidat à la Primaire socialiste, et son souhait de ne « pas abroger la loi Hadopi« .
Évidemment, François Hollande a lui-même longtemps réfléchi à la loi Hadopi même s’il a longtemps refusé de prendre fermement position et entretenu le flou sur la forme finale du dispositif « post-Hadopi ».
Mais les activités professionnelles de Julie Gayet, son engagement manifeste sur certains dossiers et sa très grande proximité avec François Hollande, ne serait-ce que sur le plan politique, ajoutent de nouvelles variables à l’équation et conduisent à s’interroger sur son influence sur le traitement du dossier Hadopi par le président et, par la suite, sur d’autres problématiques abordées par le projet de loi Création.
A-t-elle eu effectivement un poids ? La question est posée.
( photo : CC BY-SA Mireille Ampilhac )
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