Le vrai progrès, de la part de Facebook, n'aurait-il pas été d'abandonner toute distinction des membres selon leur "genre" ?

Alors que le débat sur une prétendue "théorie du genre" enseignée à l'école fait rage en France, l'initiative de Facebook de laisser les membres indiquer librement leur genre parmi plus de 50 choix (pour le moment uniquement sur la version anglophone) est vue comme une victoire pour les LGBT et par tous ceux qui estiment que l'individu doit pouvoir déterminer librement son "sexe social" plutôt que son "sexe biologique".

D'un certain point de vue, c'est effectivement un progrès pour l'acceptation de la différence. Mais il est un autre point de vue intéressant, qui n'est pas non plus celui des pourfendeurs du "genre", défendu dans le Guardian.

Plutôt que de laisser choisir entre une cinquantaine de genres, Facebook aurait pu choisir de ne plus proposer du tout le paramètre "genre" dans le profil des membres. Actuellement dans la version française, les utilisateurs doivent choisir entre "homme" ou "femme", et peuvent uniquement choisir de cacher cette information à la vue des autres utilisateurs. Mais il est impossible de ne pas renseigner l'information :

Or le meilleur moyen de lutter contre les préjugés de genre serait de ne plus demander le genre. Y compris à des fins marketing.

En proposant tant d'options de genre, Facebook ne fait que s'offrir un moyen supplémentaire et en apparence "cool" d'affiner le profil de chacun de ses quelques 1 milliard d'utilisateurs.

Le Guardian estime ainsi qu'en se focalisant sur la reconnaissance des transsexuels, qui ne concerne qu'une frange très marginale de la population, Facebook a négligé le vrai problème du "genre" dénoncé par les féministes : la discrimination et le déterminisme. "Beaucoup de femmes ont choisi délibérément de sélectionner "homme" (dans leur profil) parce que c'était le seul moyen de supprimer une succession infatigable de publicités pour de la crème anti-rides ou des produits de régime", assure le quotidien britannique.

Le problème du sexisme publicitaire existe aussi pour les hommes. Voyez certaines des publicités qui s'affichent ce lundi matin sur notre profil d'homme marié (fidèle) :

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