Les évènements de Charlottesville ont été massivement couverts par les médias traditionnels, mais également sur les réseaux sociaux, notamment Snapchat. Plusieurs utilisateurs sur place ont partagé des vidéos des incidents, poussant les équipes de journalistes travaillant pour l’application à une vérification inédite : appeler la police.

Les fake news pullulent un peu partout sur le web et certains réseaux sociaux — comme Facebook — ont du mal à contenir le flot de désinformation. Pourtant, Snapchat semble quelque peu épargné par le problème. Ayant récemment lancé différents contenus, dont sa propre émission d’actualité produite par CNN, l’application préférée de la jeunesse américaine met un point d’honneur à la vérification de ses (nombreuses) sources.

Ce fut le cas lors de la tuerie de Charlottesville, capturée par de nombreux utilisateurs sur place. Certaines images ont même dévoilé des images du conducteur ayant chargé la foule — et provoqué trois morts — en train d’être arrêté. Des snaps qui ont été mis en avant par les équipes du réseau.

Nick Bell, vice président du contenu sur Snapchat, est revenu sur la méthode de vérification de l’information au micro de la BBC.

Charlottesville, 2017

L’anti-Facebook

La méthode semble tellement évidente, et pourtant, Snapchat semble le seul réseau à la suivre — contrairement à Facebook par exemple, qui refuse de devenir un « arbitre de la vérité ». D’abord, une équipe de journalistes travaille spécialement à la vérification des images postées sur l’application : « Nous avons des journalistes qui travaillent pour Snapchat, qui regardent le contenu qui arrive et qui l’évalue, déterminant si cela est intéressant, précis et comment ajouter des éléments de contexte. »

Des employés dédiés à la tâche qui, dans le cadre des évènements de Charlottesville, ont tout simplement appelé la police pour vérifier qu’il s’agissait bien de James Alex Fields Jr, l’auteur des faits : « Avant de publier ces snaps, nous avons vérifié avec la police afin d’être sûrs que les snaps que nous diffusions à nos 173 millions d’utilisateurs actifs était ce qu’ils semblaient être. » Une vérification avant publication, intégrant également des éléments de contexte et une mention « contenu graphique » pour prévenir les plus jeunes.

snapchat

Cette méthodologie, plutôt efficace, n’est pas celle de Facebook, qui a préféré se séparer de son équipe de vérification l’année dernière pour privilégier le travail d’algorithmes et les mesures répressives des pages diffusant des fake news. Le réseau social, ciblé indirectement par les propos de Nick Bell, préfère laisser ce travail de fact-checking à des médias et des organisation externes au réseau.

Le responsable du contenu sur Snapchat termine son propos en rappelant que la plateforme prend « le terrorisme et les discours haineux très très sérieusement, et nous avons zéro tolérance, » avant de glisser une petite pique pour la concurrence: « Il est plus difficile pour les radicaux d’émerger et de créer une large communauté sur Snapchat qu’il ne peut l’être sur d’autres plateformes. »

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