L'Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL), créée en 2010 pour accompagner la libéralisation du marché des jeux d'argent et des paris sur Internet, a annoncé ce mardi la nomination d'un nouveau président, en remplacement de Jean-François Vilotte, qui occupait ces fonctions depuis les débuts de l'institution. Le nouveau président de l'ARJEL est Charles Coppolani, qui est déjà président de l'Observatoire des jeux et Chef du service du contrôle général économique et financier à Bercy.
C'est donc essentiellement à un homme soucieux des finances publiques que l'on a confié le soin de réguler les jeux d'argent et les paris en ligne, alors que Jean-François Vilotte avait fait sa carrière de haut fonctionnaire dans le domaine du sport.
Cette nomination d'un homme clé de Bercy ne fait que conforter l'analyse que nous faisions il y a quelques jours en dénonçant le partenariat entre Facebook et la Française des Jeux (contrôlée par l'Etat), où il était explicitement question d'aller chercher de nouveaux joueurs prêts à parier leur argent — et à en perdre 50 % avec le jeu qui a servi de pilote.
Comme l'avaient pressenti les critiques de la loi de 2009, qui avait libéralisé le marché en l'accompagnant d'une réduction importante des impôts prélevés sur la Française des Jeux et le PMU, la loi qui provoque mécaniquement une baisse de recettes à volume de jeux constants incite l'Etat à recruter de nouveaux joueurs, et donc à aggraver le risque d'addiction qui est une problématique croissante de santé publique.
Sur ce sujet, le communiqué de l'ARJEL prétend qu'un équilibre peut être trouvé. Il assure que Charles Coppolani est à la fois "conscient de la nécessité absolue de protéger les joueurs des risques d’addiction qui se révèlent particulièrement aigus sur les jeux en ligne", et aussi "soucieux d’organiser pour les opérateurs qui font le choix de l‘agrément et de la légalité des conditions économiques optimales".
"Il s’emploiera durant son mandat à trouver le meilleur équilibre entre ces deux objectifs", assure l'ARJEL.
On ne demande qu'à le croire. Mais cela passera entre autres par l'interdiction de recourir aux réseaux sociaux avec des techniques marketing qui visent à assurer une diffusion virale des jeux d'argent et de paris.
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