C’est devenu un événement récurrent sous le mandat de Donald Trump : face à une réforme — potentielle ou non — qu’ils jugent préjudiciable, les grands noms de la tech américaine n’hésitent pas à prendre la plume pour exprimer leur inquiétude.
Après s’être mobilisés contre le Muslim Ban ou l’interdiction des personnes transgenres dans l’armée américaine, ils s’inquiètent cette fois-ci de la potentielle suppression du programme Daca, instauré par Barack Obama en 2012. Le Daca (Deferred Action for Childhood Arrivals) permet à plus de 750 000 jeunes immigrants arrivés clandestinement sur le territoire américain pendant leur enfance et surnommés « dreamers » de bénéficier des démarches légales leur permettant de continuer à vivre et travailler aux États-Unis.
Fin septembre 2016, plus de 46 000 dreamers potentiels étaient en attente de validation, alors que 752 154 personnes ont pu bénéficier de cette protection depuis le lancement du programme. Celui-ci nécessite de remplir certaines conditions d’éligibilité, comme le fait d’être arrivé aux États-Unis avant son 16e anniversaire et d’y avoir vécu sans interruption depuis juin 2007.
Pertes d’emploi et risques d’expulsion
Après l’annonce par la Fox, jeudi 31 août, de la suppression imminente du programme — conformément à une promesse de campagne de Donald Trump –, plusieurs leaders de la tech sont montés au créneau.
Sur LinkedIn, Satya Nadella, le patron de Microsoft, a ainsi lié directement son parcours personnel d’immigré indien à ce sujet politique : « Je suis le fruit de deux caractéristiques propres aux États-Unis : l’ingéniosité de la technologique américaine, qui m’a touché là où j’ai grandi, alimentant mes rêves, et une politique d’immigration ouverte qui m’a permis de poursuivre mes rêves. […] L’immigration intelligente peut aider notre essor économique et notre compétitivité internationale. »
Brad Smith, président et directeur juridique de Microsoft, s’est montré plus alarmiste sur son blog : « Mettre fin au Daca va bouleverser la vie de toutes ces personnes qui sont volontairement venues s’enregistrer auprès du gouvernement fédéral. Elles pourraient perdre leur emploi et risquer d’être expulsées. » Le fondateur et patron de Facebook, Mark Zuckerberg, a également exprimé son soutien aux Dreamers dans un message publié sur son compte.
Un appel au maintien du programme
Outre ces acteurs qui ont choisi de s’exprimer à titre personnel, d’autres ont préféré signer une lettre ouverte sur FWD.us, un collectif de défense de l’immigration fondé par Mark Zuckerberg. Ce texte signé par les patrons d’Apple, d’Amazon, de Netflix ou encore d’eBay affirme : « Si nous n’agissons pas maintenant pour préserver le programme DACA, la totalité des 780 000 jeunes travailleurs se verra privé du droit de travailler légalement dans ce pays, et chacun risquera d’être expulsé. »
Après avoir rappelé l’importance de ces travailleurs pour l’économie du pays et les entreprises américaines, les signataires s’adressent directement à l’administration républicaine : « Nous appelons le président Trump à maintenir le programme Daca. Nous appelons le Congrès à adopter […] une législation qui offrirait une solution permanente méritée à ces jeunes élevés dans notre pays. »
Selon la Fox, Trump devrait bel et bien annoncer la fin du Daca — potentiellement dès ce vendredi 1er septembre — mais autoriser les dreamers confirmés à rester sur le territoire jusqu’à l’expiration de leur mandat de travail. Si la Maison Blanche s’est pour l’instant refusée à confirmer cette annonce, Donald Trump laissait entrevoir, en février dernier, la possibilité de revenir sur cette promesse de campagne : « Le Daca est un sujet très, très difficile pour moi, je vous l’avoue. Il s’agit d’un des sujets les plus difficiles puisqu’il concerne ces gamins géniaux. Nous nous occuperons du Daca avec bienveillance. »
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