Et si l’Écosse se lançait à son tour dans le revenu universel ? Telle est la trajectoire que pourrait suivre dès cette année la nation constitutive du Royaume-Uni, à en croire les propos de sa première ministre, Nicola Sturgeon. En effet, l’intéressée a déclaré le 5 septembre lors d’un point presse que ce revenu « est une idée qui mérite un examen plus approfondi », ouvrant ainsi la voie à une expérimentation.
L’un des buts de ce revenu universel est de se préparer à la robotisation croissante de nombreux secteurs d’activité, en faisant en sorte que la population bénéficie d’un revenu de subsistance même en cas de hausse significative du chômage. Selon des partisans du dispositif, cités par le Telegraph, près de 10 millions d’emplois pourraient être confiés à des automates d’ici les quinze prochaines années.
Reste la question du financement : si des économies sont réalisables en remplaçant l’usine à gaz que représente le système des prestations sociales dans un pays par un unique revenu de base appliqué uniformément à l’ensemble de la population à partir d’un certain âge, comment approvisionner un fonds dont l’objet est de verser chaque mois un montant fixe (et significatif) à toute la population ?
La presse anglo-saxonne estime par exemple que verser chaque année 8 000 livres sterling (environ 8 700 euros, dont environ 725 euros par mois, ce qui est loin d’être assez pour vivre décemment vu le niveau de vie des pays occidentaux) à tous les Britanniques âgés de seize ans ou plus coûterait au Royaume-Uni près de 425 milliards de livres sterling tous les ans.
Or, cette somme représente à peu près ce que dépense Londres pour sa police, son armée, son système de santé, son éducation, ses transports, sa politique de logement ainsi que les intérêts de sa dette. Faudra-t-il dès lors envisager une taxe sur les robots en Écosse pour dégager des sources de financement pour le revenu universel, puisque c’est eux qui vont produire à l’avenir de la richesse ?
Des questions à résoudre
Pour l’heure, Nicolas Sturgeon n’a pas dit quel schéma elle suivrait si elle mettait en place ce type de dispositif. Plusieurs paramètres sont cruciaux pour la pérennité du système, notamment celui du montant que l’on compte verser chaque mois, de l’éligibilité (à partir de la naissance ? D’un âge spécifique ? Dès que l’on est majeur ?) ou du financement du programme.
Reste également une problématique de justice sociale : si attribuer le même montant à tous est une mesure égalitaire, est-ce pour autant une disposition juste ? En effet, dans le principe qui fonde le revenu universel réside l’idée que chacun, pauvre ou riche, touche la même somme. Or, cette logique n’est pas nécessairement équitable, les uns n’ayant pas forcément les mêmes besoins que les autres.
Là encore, c’est un enjeu sur lequel le gouvernement écossais sera amené à se pencher.
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