Combien d’utilisateurs américains de Facebook ont pu être exposés aux publicités diffusées sur le réseau social afin d’influencer le résultat de l’élection présidentielle ? Selon Dennis Yu, co-fondateur de BlitzMetrics, une agence publicitaire exclusivement consacrée aux publicités Facebook, ils sont au minimum 23 millions. Et potentiellement 70 millions, ce qui représenterait 28 % des Américains en âge de voter.
Ces chiffres, relayés par The Daily Beast, donnent une autre perspective aux 100 000 dollars de dépenses réalisées par « 470 faux comptes et pages » Facebook, comme l’a révélé le réseau social, mercredi 6 septembre, par l’intermédiaire de son responsable de la sécurité informatique, Alex Stamos. Ils proviendraient d’une « ferme à trolls » opérant depuis Saint-Pétersbourg, en Russie.
La plateforme, qui a communiqué ces données aux autorités fédérales, se refuse en revanche à chiffrer le nombre d’utilisateurs concernés comme le contenu de ces publicités. On sait seulement qu’elles ne faisaient jamais référence directement à la campagne ou aux candidats en lice, mais portaient sur des sujets de société annexes — comme la législation autour des armes à feu.
« Une loterie sans risque »
Près de 3 000 publicités auraient ainsi été publiées entre juin 2015 — bien avant l’élection — et mars 2017, quelques mois après la victoire de Donald Trump, soupçonné de collusion avec la Russie. En avril, Facebook avait déjà reconnu avoir subi des campagnes de désinformation pendant la présidentielle américaine.
Pour Dennis Yu, les potentiels acheteurs russes ont tout fait pour maximiser l’impact de leur campagne d’influence : « Une publication sur 100 permet de faire un strike. Une fois à ce stade, il faut maximiser [cette publicité] au maximum, quitte à mettre 10 000 dollars dessus. L’algorithme de Facebook sait déjà qui la montrer, comme les amis de ceux qui l’ont déjà aimée… C’est une loterie sans risque, dont le coût minimum est de 1 $ par jour. »
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