Le 12 mars, la Hadopi a lancé une plateforme permettant aux internautes de lui signaler lorsqu'une œuvre est a priori introuvable sur les plateformes légales afin de vérifier si le fichier recherché est effectivement indisponible ou s'il figure en fin de compte sur l'une des 393 sites et services actuellement recensés sur le site du label "Offre légale Hadopi".
152 œuvres signalées, 4 renseignées
Une semaine après, où en est l'initiative de la Haute Autorité ? Selon les statistiques disponibles sur le site, 152 œuvres ont fait l'objet d'au moins un signalement (4 d'entre elles ont obtenu au moins deux signalements) dans des univers aussi variés que les films, la musique, les jeux vidéo, les livres ou les séries télévisées. En revanche, l'institution peine manifestement à suivre le rythme des demandes.
Seules quatre demandes ont été satisfaites pour le moment (la cinquième étant listée à titre d'exemple du fonctionnement du service), toutes dans la catégorie film : "Qui veut la peau de Roger Rabbit", "Fight Club", "The Princess Bride" et "Une femme d'extérieur". Une seule plateforme est mentionnée pour chacune de ces demandes, sauf dans le cas de "Fight Club" puisque deux services sont proposés.
En revanche, la Haute Autorité n'a pas encore repéré d'œuvres introuvables parmi les demandes des internautes. Le seul cas listé l'a été pour l'exemple : il s'agit du film "Les Trois frères, le retour" qui est actuellement projeté au cinéma et qui, par le système de la chronologie des médias, ne sera pas disponible en vidéo à la demande avant le mois de mai.
Éviter d'orienter les internautes vers le piratage
Derrière ce service, qui peut avoir son utilité, la Hadopi cherche par la même occasion à contrer l'une des justifications qui est parfois avancée par les habitués du piratage. Celle-ci consiste à dire que le passage vers le téléchargement illicite est incontournable à cause de l'attitude des ayants droit, puisque ces derniers n'ont pas mis les œuvres recherchées dans le champ de l'offre légale.
Dans une étude publiée fin 2013, la Hadopi relevait que "34 % des consommateurs illicites déclarent privilégier un site licite de lors de leurs recherches de biens immatériels mais se replier sur une stratégie illicite en cas d'échec". Autrement dit, un tiers des sondés échapperait à l'offre légale parce qu'ils ne trouvent pas ce qu'ils veulent sur les plateformes licites.
C'est donc plutôt à eux que s'adresse ce nouvel outil, afin d'éviter qu'ils n'optent pour une solution illicite alors que les œuvres recherchées sont peut-être hors d'atteinte parce que les termes de la recherche ne sont pas les bons, sont imprécis ou sont renseignés au mauvais endroit.
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