Jamais la devise de l'Union européenne "unie dans la diversité" n'a été aussi à propos pour décrire la situation en matière de haut débit sur le Vieux Continent. Ce mardi, la Commission européenne a annoncé les conclusions de quatre études sur le le prix, le débit et la gamme d'options disponibles en matière de haut débit. Le panorama dressé pour l'occasion est particulièrement hétérogène.
Les quatre études (BIAC, SamKnows, sondage Eurobaromètre, rapport du comité des communications) convergent en effet pour dire "qu'il n'existe pour ainsi dire ni tendance globale ni constante valable pour l'ensemble de l'UE sur les marchés du haut débit".
Au niveau des tarifs par exemple, il existe des écarts qui peuvent aller du simple au quadruple d'un État à l'autre. Les offres les moins chères se trouvent en Lituanie, en Roumanie et en Lettonie (toutes démarrent sous la barre des 15 euros), tandis qu'à Chypre il faut débourser au moins 46,20 euros par mois pour accéder à Internet. Certaines offres peuvent monter jusqu'à 140 euros.
Réagissant au fait que le prix peut varier de 400 % d'un pays à l'autre pour un abonnement haut débit (12 à 30 Mbps), qui est le plus commun en Europe, la vice-présidente de la Commission a regretté qu'il "n'existe as de marché unique de l'internet et cela doit changer. Rien ne justifie qu'un consommateur européen paie quatre fois plus cher qu'un autre pour la même connexion au haut débit".
Outre le prix, il existe aussi d'importantes variations au niveau des débits. La situation est connue. Déjà en début d'année, la France ne se classe qu'au 34ème rang mondial des pays délivrant le meilleur débit moyen pour l'accès à internet, selon les données collectées par Akamai. Si les Pays-Pas, la République Tchèque et la Belgique se trouvent dans le top 10, d'autres pays (Portugal, Italie) sont très loin derrière.
La Commission ajoute enfin que "les consommateurs sont déconcertés par les informations incohérentes fournies par les opérateurs, qui restreignent leur capacité à choisir la solution qui leur convient le mieux".. Ainsi, "66 % des consommateurs ne connaissent pas le débit annoncé de leur connexion internet" et "les débits réels n'atteignent, en moyenne que 75 % des débits nominaux annoncés aux consommateurs".
La situation dans le haut débit n'est pas si différente dans le très haut débit. Outre le fait que cela fait quelques années que la France se trouve parmi les mauvais élèves de la fibre optique, ce qui s'est récemment confirmé dans le dernier rapport (.pdf) du FTTH Council relayé par Reflets malgré un taux de croissance important par rapport à d'autres pays, il y a également une forte disparité en Europe.
Graphique du FTTH Council sur le très haut débit :
Ainsi, la situation de la Lituanie, de la Suède, de la Lettonie et de la Norvège, qui occupent les premières marges du podium, n'a ainsi strictement rien à voir avec celle de la République Tchèque, l'Espagne, l'Italie ou la Roumanie. Quant à la France, elle est tout juste au-dessus de la moyenne. D'autres pays comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni n'apparaissent même pas dans le classement.
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