Simple coup marketing pour surfer sur le buzz ou réelle stratégie commerciale destinée à anticiper la démocratisation du Bitcoin ? Dans un entretien accordé au Journal du Net, le directeur du commerce électronique chez Monoprix a indiqué que l'enseigne française prévoit de prendre en compte la monnaie électronique "peut-être d'ici la fin de l'année 2014".
Si l'actualité du Bitcoin a parfois défrayé la chronique, ce nouveau système de paiement connaît malgré tout un relatif intérêt depuis quelques mois. Il a été adopté par une ONG, des universités, des hôtels, des sites de e-commerce… sans parler de toutes les initiatives qui voient le jour en Europe ou ailleurs. Alors, pourquoi pas une enseigne du secteur de la grande distribution ?
La première étape serait d'adapter le site web de Monoprix afin qu'il prenne en compte cette nouvelle devise, mais le supermarché pourrait aussi prendre en compte les Bitcoins directement en magasin. "Nous travaillons par ailleurs sur un projet de paiement mobile en magasin", a expliqué Patrick Oualid. "Techniquement, cela ne me paraît pas très difficile à intégrer".
La question des usages
Mais qu'en est-il des usages ? Il faut bien admettre que les Français qui manipulent cette monnaie électronique ne sont pas nombreux. Mais pour le directeur, cette faible adoption s'explique notamment par le que le Bitcoin véhicule une image sulfureuse. "En France, le Bitcoin fait effectivement l'objet d'une défiance monumentale. On pense que c'est la monnaie du blanchiment, la monnaie des voleurs".
Il est vrai que le Bitcoin a souffert des affaires MtGox et Silk road, sans parler des remarques peu encourageantes formulées par les autorités bancaires, comme la Banque de France. Le Bitcoin est en effet critiqué pour sa volatilité importante et sa nature "hautement spéculative". Le cours du Bitcoin a, il est vrai, fortement évolué depuis un an.
Si Monoprix se lance dans cette aventure, il faudra que l'enseigne détermine ce qu'il est possible de faire avec le Bitcoin. Car une fois les premières transactions effectuées, le supermarché va se retrouver avec une somme dont la valeur peut fortement varier. L'une des pistes avancées par Patrick Oualid est de "faire travailler de la trésorerie en bitcoins de la même façon qu'en euros".
Beaucoup de questions restent encore en suspend. Si l'intégration du Bitcoin est pleine de bonnes intentions, les usages sont encore à déterminer. Mais Patrick Oualid en est convaincu : ceux-ci émergeront à mesure que cette devise, qui "n'est pas un feu de paille", se généralisera. "Dans 3 à 5 ans, les consommateurs auront changé de façon de payer, leur rapport à l'argent aura évolué".
( photo : CC BY-SA yt_siden )
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