Google va financer un fonds britannique d’un million de livres pour lutter, notamment grâce à des initiatives technologiques dédiées, contre la propagande terroriste en ligne. Un phénomène qui affecte particulièrement le Royaume-Uni, premier pays d’Europe en matière de consultation de tels contenus.

Un million de livres sterling, soit un peu plus d’un million d’euros : c’est la somme que Google a décidé d’allouer à la lutte technologique contre la propagande terroriste grâce à la création d’un fonds britannique dédié.

Les fonds du géant de Mountain View seront attribués sous la forme de bourses allant de 200 à 200 000 livres sterling aux demandeurs sélectionnés par un conseil indépendant constitué notamment d’universitaires, de législateurs et d’acteurs du monde éducatif.

L’idée est de les décerner notamment aux porteurs de projet technologiques les plus innovants et efficaces contre la propagande terroriste, alors que la question de la modération des réseaux sociaux en la matière est au cœur du débat politique européen. Le fonds financera aussi des initiatives plus traditionnelles telles que des groupes d’intervention locaux auprès des jeunes citoyens.

Dans ce cadre, Google fait appel à l’Institut pour un dialogue stratégique (ISD), une ONG britannique de lutte contre la radicalisation, afin de gérer ces fonds et cette initiative. Sasha Havlicek, directrice de l’ISD, s’en réjouit : « Nous avons hâte de travailler avec un ensemble varié d’innovateurs pour donner forme à leurs idées au cours des prochains mois. »

Spiros Vathis

CC Spiros Vathis

Le Royaume-Uni, particulièrement touché par la propagande en ligne

Kent Walker, juriste chez Google, est convaincu que l’entreprise s’engage ainsi dans un moyen d’action efficace : « En finançant des experts comme l’ISD, nous espérons soutenir des solutions durables contre [le terrorisme], autant en ligne qu’hors ligne. Nous n’avons pas toutes les réponses à ces questions mais nous sommes déterminés à jouer notre rôle. »

Le choix du Royaume-Uni n’est pas un hasard puisqu’il s’agit du premier pays d’Europe en matière de consultation de contenu de propagande terroriste en ligne, selon le think tank britannique Policy Exchange. À l’échelle internationale, il pointe ainsi à la 5e place derrière la Turquie, les États-Unis, l’Arabie Saoudite, et l’Irak.

Alors que le Royaume-Uni subit régulièrement des attentats terroristes depuis plusieurs mois — le dernier en date, revendiqué par l’État islamique, ayant eu lieu vendredi 15 septembre — la première ministre Theresa May multiplie les appels à accroître l’efficacité et la rapidité de la modération des géants du web tels que Google et Facebook.

Elle doit justement livrer cet appel au monde de la tech lors de son discours aux Nations Unies, prévu ce mercredi 20 septembre, alors que Twitter vient d’annoncer avoir supprimé plus de 900 000 comptes de propagande en 2 ans, dont 300 000 depuis le début de l’année 2017.

CC Flickr Number 10

CC Flickr Number 10

Une nouvelle initiative de Google

Début août, la ministre de l’intérieur britannique, Amber Rudd, effectuait quant à elle un voyage au sein de la Silicon Valley pour inviter les grandes entreprises de la tech à se montrer plus réactives face à ce genre de contenu. Sa tribune sur le chiffrement avait fait polémique : elle y affirmait en substance que les « gens normaux » n’en avaient pas besoin.

Google a déjà pris plusieurs mesures en matière de lutte contre la propagande terroriste en ligne récemment, en améliorant ses algorithmes sur YouTube ou encore en co-fondant le Forum mondial de l’Internet contre le terrorisme aux côtés de Facebook, Twitter et Microsoft.

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