Plus tôt cette année, WhatsApp et donc Facebook, ont refusé d’offrir au gouvernement britannique une porte dérobée dans leur messagerie chiffrée. Les Anglais souhaitaient accéder aux clefs et in fine aux messages échangés par les utilisateurs de la messagerie instantanée selon Sky News. Rencontrant les dirigeants de la société durant l’été, dans un contexte de lutte contre le terrorisme, les représentants de Downing Street auraient exigé des solutions techniques pour accéder aux données de la firme — il s’agit de fait d’une porte dérobée.
Des trous noirs dans les enquêtes
Selon la chaîne, 80 % des investigations concernant le terrorisme et les crimes graves seraient bloqués par le chiffrement. La source du média, manifestement contre le chiffrement, appelle l’entreprise à changer sa position : « C’est crucial d’accéder à ces communications — si nous ne le pouvons pas, cela produit de vrais trous noirs dans les enquêtes. » Les forces de l’ordre anglaises ont longtemps été sceptiques quant aux droits de chiffrer ses messages.
La source de Sky News imagine un compromis techniquement possible : une forme de chiffrement disposant de garanties pour les forces de l’ordre. Un accord techniquement complexe que les messageries ont tendance à rejeter en bloc pour des raisons évidentes : le chiffrement bout à bout les prive de cette possibilité et l’existence d’une porte dérobée poserait un risque majeur de sécurité.
Critiqué au Royaume-Uni, WhatsApp a rédigé un bref communiqué pour expliquer : « Nous relevons avec attention, validons et répondons à toutes les demandes faites par les forces de l’ordre en lien avec la loi ». Toutefois, le géant de la messagerie ne devrait pouvoir communiquer que des métadonnées puisqu’il a adopté définitivement le chiffrement bout-en-bout.
Le chiffrement est un débat régulier outre-Manche comme dans l’Hexagone. Il avait en outre secoué la classe politique lorsque les services secrets s’étaient confrontés à l’impossibilité de lire les messages de Khalid Masood, responsable de l’attaque terroriste de Westminster en mars dernier.
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