Il faut croire que la pression politique venant du Kremlin était beaucoup trop forte. Alors qu'il avait bravé les autorités russes en refusant de livrer aux services secrets des informations personnelles sur des opposants à la Russie en Ukraine, le créateur de VKontakte, un réseau social très populaire dans les pays de l'Europe de l'Est et considéré comme le "Facebook slave", a admis être parti.
Lors d'un entretien avec le magazine américain Techcrunch, Pavel Durov a expliqué que le climat en Russie ne permet plus de faire des affaires avec Internet. Selon lui, la politique actuellement suivie par le pays est incompatible avec l'économie numérique. En l'état actuel des choses, le Russe de 29 ans ne compte pas rentrer chez lui et préfère agir depuis l'étranger.
Lorsqu'il s'est opposé aux demandes du FSB – les services de renseignement russes -, Pavel Durov a dû se séparer de ses parts dans VKontakte, mais a assuré ne rien regretter. "La protection des données personnelles des gens, ça vaut plus bien plus encore". a-t-il asséné.
Selon lui, la vente de ses parts lui permet désormais de continuer "à prendre les bonnes décisions". "J'ai toujours quelque chose à moi de bien plus important. Une conscience propre et des idéaux que je suis prêt à défendre".
Depuis la réélection de Vladimir Poutine en 2012, la Russie s'est montrée de plus en plus entreprenante pour contrôler et bloquer l'information sur Internet. Il y a bien sûr eu une surveillance électronique renforcée lors des Jeux olympiques à Sotchi, mais aussi la censure de sites d'opposants et des restrictions d'accès à certaines plateformes communautaires, comme YouTube.
En outre, Reporters Sans Frontières rappelle qu'un projet de loi sur les télécommunications est actuellement discuté au parlement russe. Le texte pourrait soumettre les blogs et les pages des réseaux sociaux comptabilisant plus de 3 000 visites par jour à des obligations voisines de celles des médias et les inscrire dans un registre spécifique par l’autorité de surveillance des communications.
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