Depuis avril dernier, BuzzFeed News a compilé des preuves sur l’existence d’un fichier central créé et entretenu par des soutiens de Donald Trump pour mieux viser leurs opposants.
On trouverait dans ce fichier les données personnelles de différentes personnalités : le média parle de noms, de numéros de téléphones, d’adresses postales et des comptes sur les réseaux sociaux de pas moins de 3 000 opposants.
Si ces chiffres datent de début avril, aujourd’hui, des milliers de nouvelles données ont été ajoutées aux premières.
Cibler les opposants, des prétendus « antifa »
Le document trouvé en ligne par BuzzFeed News explique que les données aurait été trouvées en « hackant un anti-fasciste [antifa] ». Une affirmation peu vraisemblable considérant que les données sont ajoutées progressivement depuis avril et que les antifa mentionnés n’ont pas de fichier central — il s’agirait là d’un fichier antinomique avec les traditions prudentes de l’extrême gauche.
Le contexte donné à la récolte des données personnelles est globalement mensonger : complotisme et relent de maccarthysme tentent de justifier l’existence du fichier.
Toujours selon le média américain, à l’origine de la première version du fichier, on trouverait une pétition anti-fasciste « détournée » par des internautes inscrits sur 4chan.
Ces derniers ont en effet parcouru l’appel à signatures intitulé Refuser le fascisme en Amérique pour récolter les premières données sur des opposants à Trump, l’un des internautes de 4 chan se réjouissant ouvertement : « Ces putains d’ ‘antifa’ idiots nous ont fait un super cadeau !! Ils ont créé une liste de noms pour que /pol/ puisse la parcourir et vérifier les noms des centaines de sympathisants antifa. » Depuis, le fichier n’a cessé de croître.
Les internautes malveillants ont également ajouté des informations tirées d’associations de défense des droits des immigrés, comme la BAMN, ou encore des contributeurs au média collaboratif de gauche Shareblue.
Appel au doxxing
Au-delà des données personnelles, ont également été ajoutés des détails intimes sur les opposants identifiés : lieux d’étude, vie affective, employeur, photos et parfois, des réunions et événements auxquels ces derniers pourraient se rendre.
L’ensemble de ces informations serait utilisé par les extrémistes pour pratiquer le doxxing. Soit le dévoilement de l’identité d’opposants politiques dans le but d’organiser un cyberharcèlement, ou plus simplement, une attaque physique de la personne.
Certaines auraient déjà été menées depuis avril, le document servant à reconnaître et viser des personnalités aperçues dans des manifestations ou réunions publiques. Selon BuzzFeed, la campagne de doxxing prendrait de l’ampleur depuis la publication par le New York Times d’un article sur le documentaire anti-fasciste du suédois Patrik Hermansson, qui a passé près d’un an sous couverture dans les réseaux de cette sphère nationaliste et violente.
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