Netflix va-t-il miser sur le modèle pair à pair (P2P) pour échapper au diktat des fournisseurs d'accès à Internet américains ? C'est ce que suggère la publication d'une offre d'emploi très explicite sur le site officiel du service de vidéo à la demande sur abonnement (SVOD).
En effet, la plateforme américaine cherche actuellement un ingénieur logiciel expérimenté ayant une connaissance poussée dans les réseaux pair à pair. Repérée par Ars Technica, l'annonce décrit un poste dans lequel la nouvelle recrue travaillera notamment sur la conception d'un réseau P2P capable de fournir à grande échelle les contenus du service en streaming.
La découverte de cette petite annonce arrive dans un contexte très particulier aux États-Unis. Netflix a en effet dû se résoudre à signer un accord avec le câblo-opérateur Comcast pour que ses clients accèdent normalement au service de SVOD. Les termes du contrat ne sont pas connus, mais il apparaît évident que Netflix a dû dépenser beaucoup d'argent pour avoir un meilleur débit.
Le graphique réalisé par le Washington Post à partir des données de Netflix montre l'évolution de la vitesse de téléchargement sur la plateforme chez les principaux opérateurs de télécommunications américains, avec un focus sur Comcast. On constate ainsi une érosion progressive entre septembre 2013 et janvier 2014 avant une amélioration très rapide au cours des deux mois suivants.
Selon le bilan mensuel établi en mars par Netflix concernant l'état des lieux des vitesses de connexion ressenties par ses abonnés, le débit moyen pour les usagers de Netflix sur le réseau de Comcast serait passé de 1,51 Mbps en janvier à 2,5 Mbps. Autrement dit, Netflix est devenu 65 % plus rapide après s'être entendu avec le câblo-opérateur.
Si le modèle du pair à pair est envisagé par Netflix, cela ne veut pas dire qu'il va s'y convertira forcément. D'autres pistes peuvent être suivies pour améliorer l'expérience du service, comme un accès direct des opérateurs au réseau de diffusion de contenus (CDN) de Netflix ou le déploiement de serveurs de diffusion au sein ou à proximité des réseaux des opérateurs.
Il n'en demeure pas moins que GigaOM a rappelé le mois dernier les propos du patron de la plateforme, Reed Hastings, qui avait esquissé l'hypothèse d'un basculement total ou partiel dans le modèle P2P, ne serait-ce que pour des considérations financières. Mais le processus, s'il était engagé, serait long et pourrait apporter d'autres difficultés, avait analysé le site américain.
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