VKontakte rentre dans le rang. Longtemps considéré par les États-Unis comme l'une des plaques tournantes du piratage, le réseau social russe fait désormais profil bas et s'apprête à coopérer plus directement avec les autorités et les titulaires de droits. Le site communautaire devrait ainsi lutter davantage contre le téléchargement illicite, qui est considéré comme très élevé sur le service.
Selon des informations parues dans le quotidien russe Izvestia et reprises par Torrentfreak, VKontakte a accepté de signer un protocole d'accord avec le Roskomnadzor, le service fédéral de surveillance dans le domaine des communications. Celui-ci devrait être paraphé avant le tenue du prochain forum international économique de Saint-Pétersbourg, qui aura lieu du 22 au 24 mai.
VKontakte devra notamment bloquer "dans un délai raisonnable" les contenus dont la diffusion porte atteinte aux titulaires de droits et préparer la mise en place d'un système d'empreinte numérique qui permettra d'identifier et d'empêcher, le cas échéant, la remise en ligne de fichiers déjà signalés par les ayants droit et retirés par le réseau social.
Les autorités américaines ont régulièrement dénoncé la passivité de VKontakte face au piratage. Le réseau social russe a ainsi été cité à plusieurs reprises dans la liste établie par le représentant au commerce (en mars et en septembre 2011, ainsi qu'en 2012 par exemple), mais aussi dans des documents de la RIAA et la MPAA, des lobbies qui défendent les intérêts des majors et d'Hollywood.
En France, VKontakte a notamment été mentionné lorsque est apparu Mulve, un logiciel permettant le téléchargement de contenus appartenant à des titulaires de droits sans que les participants ne puissent être pris dans les filets de la riposte graduée. L'outil a toutefois fini par disparaître, sous la pression de la RIAA, tandis que les projets ultérieurs (Msearch, Mielophone) n'ont pas abouti.
La décision de VKontakte de se coordonner avec le Roskomnadzor pour combattre le piratage survient dans un contexte où les autorités russes sont en train d'affermir leur politique à l'égard d'Internet. Le fondateur du réseau social, aujourd'hui à l'étranger, estime avoir été écarté par le Kremlin parce qu'il n'a pas voulu livrer des informations sur des opposants politiques inscrits sur le site communautaire.
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