Le message adressé par la Russie à Facebook est clair : si le réseau social ne se met pas à stocker les données de ses utilisateurs sur des serveurs russes, il se retrouvera interdit sur tout le territoire dès 2018.
Alexander Sharov, directeur du Roskomnadzor, l’autorité nationale de surveillance des télécommunications, l’a affirmé à l’agence de presse Interfax : « La loi doit être respectée par tous. […] Soit nous ferons respecter la loi, soit l’entreprise cessera de fonctionner sur le territoire de la fédération russe, comme cela est malheureusement arrivé à LinkedIn. Aucune exception n’est envisageable. » Le réseau social professionnel racheté par Microsoft a en effet été banni de Russie pour ne pas avoir respecté la même loi sur le stockage des données, en vigueur depuis septembre 2015.
Au cours de son intervention, le directeur du Roskomnadzor a également fait comprendre que le poids exercé par Facebook ne lui offrait aucune immunité : « Nous savons bien que Facebook compte un nombre important d’utilisateurs [en Russie] mais nous savons aussi qu’il ne s’agit pas d’un service unique et qu’il existe d’autres réseaux sociaux ». Les internautes russes sont en effet nombreux sur les réseaux sociaux locaux comme Vkontakte et Odnoklassniki, ce qui n’empêchait pas Facebook, en 2016, de figurer parmi les sites web les plus consultés en Russie, aux côtés d’Instagram, de YouTube ou encore de Google.
Une nouvelle restriction ?
À l’instar de la Chine, qui durcit son contrôle du web peu avant le 19e Congrès quinquennal du Parti communiste, la Russie serre les vis à l’approche de l’élection présidentielle de mars 2018. Après avoir censuré plus de 275 000 pages web en 5 ans, le pays s’apprête à interdire l’usage des VPN — des réseaux privés virtuels qui permettent notamment de contourner la censure — à compter du 1er novembre 2017. Une politique qui a notamment amené près d’un millier de manifestants à protester dans les rues de Moscou en juillet, aux cris de « La Russie sans censure ! »
Cette menace intervient alors que Facebook vient d’annoncer qu’il allait remettre les près de 3 000 publicités ciblées russes au Congrès américain pour lui permettre d’enquêter sur cette opération d’influence orchestrée en pleine campagne présidentielle.
De son côté, Twitter — qui approuve à 55 % les demandes de suppression de contenu du Kremlin — a déjà montré patte blanche auprès du Roskomnadzor en s’engageant à localiser les données de ses utilisateurs en Russie à compter de la mi-2018.
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