C'est ce qui s'appelle avoir l'esprit étriqué ou n'avoir aucune vision autre que celle de ses propres intérêts politiques de court terme. Alors que l'arrêt Google de la CJUE sur le droit à l'oubli fait l'unanimité contre lui tant il est excessivement dangereux pour la liberté d'information, le commissaire européen au marché intérieur Michel Barnier (UMP) est à notre connaissance le seul à s'être félicité de voir la Cour de Justice imposer à un acteur privé de décider des informations publiques qui peuvent être recherchées et de celles qui doivent être censurées.
"Le continent numérique européen, un continent de valeurs avec l'Homme au centre", s'est-il félicité dans un tweet :
Court of Luxembrg on internet&right to be forgotten:EU digital continent,continent of values with man in its centre http://t.co/9blSZUU77w
— Michel Barnier (@MBarnierEU) 13 Mai 2014
Candidat à la présidence de la Commission européenne, Michel Barnier fait ici rattrapage électoral d'une décision en apparence bénéfique aux internautes qui pourront demander la suppression de résultats vers des pages embarrassantes. Mais la responsabilité d'un dirigeant politique de premier plan devrait être de voir les choses avec plus de distance et de réaliser que la décision est en réalité porteuse de risques pour la liberté d'expression, qui est au fondement même de la démocratie.
Sans doute serait-il inspiré de lire les tweets de Jimmy Wales, le fondateur de Wikipédia, qui s'inquiète des répercussions :
First they came for Google, and I did not speak out – because I did not own a search engine. https://t.co/eIzhYpej2Z…
— Jimmy Wales (@jimmy_wales) 13 Mai 2014
When will a European Court demand that Wikipedia censor an article with truthful information because an individual doesn't like it?
— Jimmy Wales (@jimmy_wales) 13 Mai 2014
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