Qui a conçu l’outil qui a servi à déverrouiller l’ iPhone 5c chiffré qui avait été retrouvé après la fusillade de San Bernardino ? Et surtout, combien a coûté l’acquisition d’une telle technologie ? À ces deux questions, nous n’obtiendrons aucune réponse. En tout cas, pas dans l’immédiat. En effet, l’action en justice intentée contre le FBI pour qu’il y réponde n’a pas abouti.
Dans sa décision rendue le 30 septembre et rapportée par ZDNet, la magistrate a mis en avant la nécessité de protéger l’identité de la société à l’origine du produit face à la menace de tiers mal intentionnés éventuels : selon elle, livrer son nom reviendrait à l’exposer dangereusement et pourrait entraîner par voie de conséquence la perte de l’outil de piratage.
Il apparaît que les arguments avancés par la police fédérale ont fait mouche. Le FBI a en effet souligné le risque d’attaques informatiques qui sont susceptibles de toucher le fabricant dès que son nom sera divulgué sur la place publique. Non pas tant pour le « punir » pour avoir coopéré avec le FBI ou mis au point l’outil, mais plutôt pour casser son infrastructure et s’emparer de l’outil.
Une fois dérobé, l’outil pourrait ainsi servir à ces tiers pour déverrouiller des mobiles du même type (ou pas) — des iPhone 5C utilisant iOS 9.0 en système d’exploitation — ou, plus gênant, comme base de travail pour élaborer de nouvelles solutions de déchiffrement pour nuire à d’autres terminaux vendus par Apple. Le scénario imaginé par le FBI est catastrophique, mais il a payé devant la juge.
Freedom of Information Act
Du côté des demandeurs, trois médias (Associated Press, Vice Media et la maison-mère d’USA Today, Gannett), l’action a été fondée sur la Freedom of Information Act, une loi qui oblige les agences fédérales américaine à transmettre leurs documents à quiconque en fait la demande, au nom de la liberté d’information. Pour eux, le FBI n’avait avancé « aucune justification adéquate » pour justifier ces secrets.
Si aucune certitude n’existe quant à l’identité du fabricant et au montant versé par le FBI pour acquérir l’outil, des indices laissés par des personnes-clés et des éléments parus dans la presse laissent entendre que ce serait une compagnie israélienne qui en serait à l’origine (il existe aussi l’hypothèse de hackers indépendants). Quant au montant, on parle de 900 000 à 1,3 million de dollars.
Selon nos confrères, les trois médias n’ont pas la possibilité de faire appel du jugement.
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