Jusqu'à quel point les applications doivent-elles se conformer à la vision du monde de la société qui gère la plateforme de téléchargement ? Dans le cas de l'App Store, les exigences d'Apple sont, on le sait, très strictes. Les logiciels ont tout intérêt à ne jamais sortir des clous, sous peine d'être rejetés sans préavis, même lorsque leurs contenus respectent les conditions d'utilisation de la boutique.
En la matière, l'App Store a été au centre de plusieurs controverses. L'entreprise a ainsi censuré l'application de lecture de BD Comic Reader, accusée d'offrir l'accès à une BD violente ou celle du caricaturiste américain Mark Fiore, qui avait été temporairement banni. Elle a aussi poussé une plateforme française de BD à se censurer et refusé une application sur l'éducation à la masturbation féminine.
La dernière polémique en date concerne un jeu vidéo centré sur la drogue. Dans "Weed Firm", le joueur incarne un personnage qui fait des affaires dans ce secteur en faisant pousser des pieds de cannabis. Celle-ci a connu un effet croissant sur l'App Store, selon le site Ad Week. Une popularité manifestement trop importante, car elle a été éjectée après avoir atteint le haut du classement des téléchargements.
Dans un document daté de 2010 (.pdf) qui précise les grandes lignes directrices du processus de contrôle des applications soumises à l'App Store, le point 16 porte sur les contenus répréhensibles. Il est indiqué que les "applications qui présentent contenu trop choquant ou trop cru seront rejetées". Idem pour celles conçues pour perturber ou dégoûter les usagers.
Dans une autre rubrique, Apple précise que de façon générale, les apps doivent aussi se conformer à la loi. Mais comme le note Ad Week, la consommation récréative du cannabis est légale dans certains États américains (Colorado et Washington).
Apple s'est-il basé sur ces points pour intervenir contre Weed Firm ? Peut-être.En tout cas, il semble que l'entreprise américaine tolère un certain nombre d'applications équivalentes comme Weed Farmer ou Weed Tycoon (qui sont, à l'heure où nous écrivons ces lignes, disponibles à l'achat). Disparaîtront-elles à leur tour ? À la différence de Weed Firm, ces jeux n'ont pas encore rencontré la même notoriété.
Si Apple n'accepte pas le jeu Weed Firm, il en tolère pourtant d'autres qui traînent une réputation sulfureuse comme GTA San Andreas (le jeu est interdit au moins de 17 ans sur l'App Store et est assorti de plusieurs mises en garde sur son contenu). Or, son contenu pourrait justifier une intervention de la firme de Cupertino, vu les règles qui régissent l'App Store.
Et manifestement, la vente de la série TV Breaking Bad, dont l'histoire tourne autour de la drogue et de sa production, ne pose pas non plus de problèmes de fond à Apple.
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