Cette semaine, Wikileaks avait promis de dévoiler publiquement le nom du mystérieux pays dans lequel toutes les conversations téléphoniques sont enregistrées par les services de renseignement des États-Unis. Promesse tenue ce vendredi : dans un communiqué, le rédacteur en chef du site web lanceur d'alerte, Julian Assange, annonce qu'il s'agit de l'Afghanistan.
Dans son message, Wikileaks ne veut pas indiquer "pour le moment" la manière dont il a obtenu cette information, brandissant la "protection des sources". Cela étant, le site estime que cette information peut être "vérifiée de façon indépendante" par l'étude des documents jugés imparfaitement censurés et par le croisement des précédents documents confidentiels soustraits par Edward Snowden.
À l'origine, c'est le site The Intercept, créé par le journaliste Glenn Greenwald, qui a dévoilé le programme que les États-Unis utilisent pour enregistrer secrètement l'intégralité du contenu ou des métadonnées des conversations téléphoniques de certains pays cibles. Il était alors question de cinq pays, mais seuls quatre avaient été mentionnés par The Intercept : les Bahamas, le Kenya, le Mexique et les Philippines.
Le fait que The Intercept ne mentionne pas le cinquième pays avait donné lieu à une polémique avec Wikileaks, ce dernier jugeant l'attitude du magazine "raciste", tandis que Glenn Greenwald jugeait cette critique "absurde", rappelant au passage que les quatre pays mentionnés par son site n'entraient pas vraiment dans la catégorie WASP (White Anglo-Saxon Protestant). La qualification de "raciste" n'est pas fondée, pour le journaliste.
Si nommer le cinquième pays est effectivement une information d'intérêt public pour les citoyens concernés, la situation politique de l'Afghanistan a posé un problème de fond au sein de la rédaction de The Intercept ? Faut-il publier une donnée qui risque d'engendrer de nouvelles violences dans un pays déjà très instable ? The Intercept a fait un choix. Wikileaks, un autre.
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