Un tribunal iranien enquête sur une affaire impliquant Facebook. Des citoyens iraniens auraient porté plainte contre le réseau social pour des manquements en matière de vie privée. Mais c'est oublier que le pouvoir en place est loin d'être exemplaire, celui-ci utilisant notamment des outils capables de scruter en profondeur les communications des Iraniens.

Depuis les mouvements de révolte en Iran il y a cinq ans et les révolutions arabes survenues quelques temps après, Téhéran a fortement durci sa posture vis-à-vis des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, accusés d'être à la fois des relais de l'influence américaine et des vecteurs favorisant l'instabilité politique. De ce fait, ces sites, ainsi que les services de messagerie occidentaux, sont l'objet d'une censure très forte.

Suite à l'arrivée au pouvoir de Hassan Rouhani en août 2013, des signaux pourtant positifs avaient été envoyés aux chancelleries occidentales. Mais dans les faits, la chape de plomb qui recouvre l'Internet iranien perdure, avec le filtrage des sites pornographiques, des outils capables de contourner cette mesure et divers sites d'information et blogs politiques.

C'est dans ce contexte bien particulier que Facebook, étroitement surveillé par le pouvoir en place, en témoigne les multiples arrestations survenues l'an dernier suite à la découverte de commentaires critiquant le régime qui ont publiés sur le réseau social, est la cible d'une toute récente procédure judiciaire relative à des infractions concernant la vie privée.

Selon Reuters, qui reprend les affirmations de l'agence iranienne ISNA, ce sont des citoyens qui seraient à l'origine de cette action. Le fondateur du réseau social, Mark Zuckerberg, a même été sommé de se rendre devant le tribunal afin de faire entendre sa version des faits et, s'il est reconnu coupable, de se préparer à verser des dommages et intérêts.

Cependant, ni Mark Zuckerberg ni les avocats du site web ne feront vraisemblablement le voyage jusqu'à Téhéran.

Comme le pointe Reporters Sans Frontières dans une fiche dédiée à l'état d'Internet en Iran, "parmi les outils dont dispose par le pouvoir iranien pour contrôler son réseau, on retrouve des outils de filtrage mais aussi […], des outils d’interception de données type DPI (Deep Packet Inspection)". Si Facebook a souvent défrayé la chronique en matière de vie privée, l'attitude du pouvoir iranien vis-à-vis des communications en ligne est autrement plus nuisible.

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