Alors que la Syrie est appelée aux urnes ce mardi 3 juin, la découverte d'une page Facebook en faveur de Bachar el-Assad fait polémique. Une ONG estime que le réseau social devrait la fermer au nom de la morale, mais le site communautaire refuse, en raison de la liberté d'expression.

En proie à une guerre civile qui a débuté en 2011 et déjà fait plus de 162 000 morts selon l'observatoire syrien des droits de l'homme, la Syrie est appelée aux urnes ce mardi 3 juin afin de désigner le nouveau président de la république. Parmi les trois candidatures qui ont été validées par le haut tribunal constitutionnel, toutes les autres ayant été écartées sous divers prétextes, figure celle de Bachar el-Assad.

Selon toute vraisemblance, le scrutin reconduira le fils de Hafez el-Assad à la tête du pays. Celui-ci est en effet au pouvoir depuis 2000, grâce à la complaisance du parlement. Très largement réélu en 2007, du fait de l'absence du moindre adversaire politique pouvant lui apporter la contradiction, Bachar el-Assad remportera sans nul doute le scrutin de 2014 en le truquant massivement.

Facebook ferme des pubs mais pas la page

Si l'issue de cette parodie de démocratie ne fait guère de doute, un débat est toutefois apparu en marge de l'élection. L'ONG The Syria Campaign a en effet dénoncé via une pétition la page Facebook promouvant la candidature de Bachar el-Assad au scrutin présidentiel de 2014, estimant que le réseau social américain ne devrait pas relayer la propagande de Damas alors que le pays est à feu et à sang.

Interrogé par le Guardian, un porte-parole de l'ONG a estimé que l'inaction du site communautaire est inacceptable, d'autant que que des contenus publicitaires vendus par la plateforme ont été acquis par le régime afin de faire la promotion de la page. Ceux-ci ont finalement été neutralisés, un responsable expliquant qu'ils enfreignaient les sanctions internationales déployées pour faire plier Damas.

Liberté d'expression

En revanche, la page elle-même est toujours accessible et compte plus de 230 000 "fans" à l'heure où nous écrivons ces lignes. Questionné sur sa persistance, le réseau social a indiqué qu'il ne comptait pas fermer ce compte au nom de la liberté d'expression. "Nous voulons nous assurer que les gens se sentent à l'aise de venir sur Facebook pour discuter de ce qui est important pour eux", a-t-il ainsi avancé.

Dans ces conditions, la seule façon d'obtenir la fermeture de cette page serait de relever des éléments qui violeraient les standards de la communauté Facebook.

À quelques reprises, il est arrivé que la Syrie coupe unilatéralement les réseaux de télécommunications, aussi bien fixes que mobiles, afin d'étouffer la contestation La censure de Facebook est en revanche relativement modérée, car elle offre au pouvoir en place une occasion d'espionner sa population et de surveiller tout ceux qui ne sont pas sur la ligne du parti.

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