Alors que les taxis et VTC seront amenés un jour à faire grève ensemble pour conserver leur emploi face à l'arrivée des voitures autopilotées, c'est aujourd'hui toujours la guerre entre les deux professions. A l'initiative des taxis de Londres, des taxis de toute l'Europe ont prévu de se coordonner ce mercredi 11 juin pour faire grève contre les services de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) comme Uber, accusés d'exercer une "concurrence déloyale et (des) pratiques illégales" sur le marché du transport individuel.
Dans un communiqué, l’Intersyndicale nationale du taxi (FFTP, FNDT, FNTI, FNAT, UDTP, GESCOP, SLOTA, SUD, UNIT) demande "ce sujet soit enfin pris au sérieux par les pouvoirs publics et que des solutions pérennes soient trouvées pour rétablir des conditions de concurrence saines dans le transport de personnes" ; et, plus surprenant, l'intersyndicale demande également "la suppression immédiate de la procédure de dépôt de la proposition de loi initiée par Thomas Thévenoud, le temps que les organisations professionnelles du taxi aient été consultées".
La proposition de loi doit transposer en partie les mesures préconisées par le rapport Thévenoud qui a notamment imaginé de confier aux taxis le monopole de la géolocalisation des véhicules disponibles, et de créer une API commune pour tous les taxis, que des éditeurs d'applications pourraient utiliser pour localiser les taxis disponibles à Paris et dans toutes les grandes villes. Or ce dernier point fait l'objet d'un refus catégorique des professionnels concernés, qui craignent d'être ainsi suivis à la trace, de communiquer des informations confidentielles sur leur clientèle, et pour certains peut-être, de ne plus pouvoir frauder librement.
"Les taxis font trois pas en arrière"
"Cela va permettre aux VTC, en traçant les véhicules, de savoir qui sont les clients entreprises des centraux taxis, avec quel nombre de courses… Des informations commerciales cruciales qui leur seront servies sur un plateau", dénonce la société de taxis G7.
Mais cette grève est celle de trop aux yeux de SnapCar, l'un des services de VTC concernés par la loi Thévenoud. "Officiellement, les taxis font grève parce qu’ils souhaitent la suspension de la procédure de dépôt de loi par Monsieur Thévenoud et être consultés avant qu’elle soit soumise au vote. Or, la discussion est engagée depuis des mois avec médiation à l’appui mais les taxis font trois pas en arrière dès que nous en faisons un en avant", s'énerve Yves Weisselberger, président de SnapCar.
"Les taxis nous accusent encore et toujours de « concurrence déloyale ». Pour trouver un juste milieu à un conflit, la loyauté est en effet primordiale. Mais l’est-elle quand un parti souhaite la mort du second alors que celui-ci lutte pour permettre une cohabitation si ce n’est harmonieuse au moins sans conflit et surtout au bénéfice des utilisateurs. Lobbyisme, nombrilisme : vive les taxis !".
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