Voilà un projet qui va relancer la polémique autour des technologies de reconnaissance faciale, d'autant que celui-ci va concerner des personnes qui n'ont absolument rien demandé et qui ne seront vraisemblablement pas informées de l'utilisation qui sera faite de leurs photos.
Aux États-Unis, le site de rencontres sur Internet Match.com – qui contrôle en particulier Meetic en France – a signé un partenariat avec la société Three Days Rule, un service spécialisé dans le "matchmaking" (c'est-à-dire la mise en relation de deux personnes selon leurs points communs), rapporte Mashable.
Matchmaking basé sur les photos
L'idée ? Utiliser la reconnaissance faciale pour faciliter la recherche de la prochaine conquête. Comment ? En utilisant tout simplement les photos des ex-copines, car, selon la responsable de Three Days Rule interrogée par nos confrères, chaque personne a un type d'homme ou de femme bien particulier.
"J'ai remarqué au fil de mes années dans le matchmaking que les gens ont des types. Je demande toujours à mes clients de m'envoyer des photos de leurs ex. Ils disent qu'ils n'ont pas de type, mais lorsque je regarde les photos, elles sont à mes yeux très similaires. Les ex peuvent venir d'ethnies différentes ou avoir des cheveux de différentes couleurs, mais la structure du visage est la même", a-t-elle affirmé.
Le partenariat entre Match.com et Three Days Rule vise donc à repérer, en plus des critères habituels de matchmaking (personnalité, goûts, situation géographique, centres d'intérêt…), des éléments moins évidents à déceler mais qui auraient en fait un rôle très important.
Efficacité vs vie privée
Comme toujours, le service envisagé par les deux firmes américaines est à la fois très spectaculaire et vivement préoccupant. Certes, il offre aux clients des deux sociétés un outil d'une grande précision pour trouver leur future moitié, en ajoutant un critère de recherche qui doit permettre de réduire le risque de la réception après le premier rendez-vous.
Mais la qualité du matchmaking suppose l'envoi par le client ou la cliente d'un maximum de photos de ses ex-partenaires, afin que l'outil soit le plus efficient possible lorsqu'il recherchera quelqu'un ayant une structure du visage similaire.
Mais cela se fait a priori sans l'accord des ex, dont on peut raisonnablement penser qu'ils ou elles n'ont probablement pas envie de voir leurs clichés passés à la moulinette de la reconnaissance faciale… et conservés (à l'image des informations sur des proches d'un utilisateur qui peuvent déjà être conservées par Three Day Rule, comme le nom, l'adresse ou le mail).
À l'heure actuelle, cette option de recherche ne concerne que les personnes très fortunées puisqu'elle coûte 5000 dollars par semestre, ce qui, de fait, limite son utilisation et, par conséquent, l'envoi inconsidéré de photographies. Mais rien n'indique que cette barrière restera à un niveau aussi élevé ad vitam æternam.
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