Facebook, Twitter et les différents services de Google ne sont pas les seules plateformes à avoir été touchées par les publicités ciblées d’influence russe diffusées pendant la campagne présidentielle américaine de 2016. Comme l’a reconnu Pinterest auprès du Washington Post ce mercredi, le service atypique, qui permet « d’épingler » des photos et vidéos (souvent à caractère culinaire ou décoratif), a également subi cette campagne. Mais de manière plus indirecte.
La plateforme qui compte au moins les 100 millions d’utilisateurs dans le monde — et refuse de se définir comme un réseau social — a en effet vu de nombreux utilisateurs « épingler » des contenus de propagande russe.
Ainsi, de nombreux membres de la communauté ont manifesté leur intérêt — comme s’ils enregistraient un « favori » public — pour ces articles d’actualité tirés de Facebook et de Twitter, notamment, qui visaient à semer la division auprès des électeurs. « Nous pensons que le faux contenu Facebook était si élaboré qu’il a dupé de vrais Américains, amenés à le sauvegarder sur Pinterest. Nous avons supprimé les éléments dont nous avons pris connaissance et continuons d’enquêter » précise Charlie Hale, responsable de la politique d’utilisation de Pinterest.
Une viralité moindre que sur Facebook et Twitter
La plateforme a ainsi pu servir de caisse de résonance aux faux articles sur l’immigration ou la régulation des armes déjà mis en avant sur Facebook grâce à des publicités ciblées — pour plus de 100 000 dollars. On trouvait par exemple, sur un espace de Pinterest dédié au mobilier de maison, la photo d’un policier accompagné de la légende « Un policier de Géorgie s’est fait virer pour avoir brandi le drapeau confédéré [un symbole prisé des suprémacistes blancs], qui émanait de l’utilisteur Twitter « Being Patriotic » : il fait partie des nombreux comptes supprimés par les réseaux sociaux depuis que leur lien avec la ferme à trolls russe Internet Research Agency a été établi.
La nature atypique de Pinterest a toutefois empêché ce type de contenu politique de devenir viral, alors que son succès est souvent immédiat sur Twitter ou Facebook, deux plateformes qui s’y prêtent plus.
Le phénomène illustre la force de propagation de ce type de contenu sur le web américain, comme le souligne Danah Boyd, fondatrice de l’organisation Data & Society Research : « La plupart de ceux qui tentent de manipuler l’écosystème médiatique tentent tout et n’importe quoi pour voir ce qui fonctionne. […] Peut-être que leur but est simplement de polluer tout le paysage de l’information et des réseaux sociaux ».
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