Face au fléau des temps modernes que constitue la « revanche pornographique » (ou revenge porn), la France pourrait peut-être un jour s’inspirer de la dernière initiative en date du gouvernement australien. En effet, Canberra a lancé — et c’est une première au monde — un portail national à partir duquel les victimes, leurs proches et le public de façon générale peuvent obtenir de l’aide.
Le problème est, il est vrai, particulièrement développé en Australie. Une enquête menée auprès de la population âgée entre 16 et 49 ans montre qu’environ 20 % des sondés, soit une personne sur cinq, ont déjà été confrontés à des abus basés sur l’image. Les femmes âgées entre 18 et 24 ans sont particulièrement exposées, même si le phénomène touche sans distinction tous les Australiens.
Le portail explique qu’un abus basé sur l’image survient lorsque des images intimes, de nu ou sexuelles sont diffusées sans l’accord de celle ou celui qui apparaît dessus. Cela couvre les photos réelles et celles étant altérées (« photoshoppées ») ou même dessinées. Les vidéos sont aussi concernées, bien entendu, puisqu’il ne s’agit finalement que d’une succession d’images.
Si la « revanche pornographique » est la forme la plus répandue des abus basés sur l’image, elle n’est pas la seule : dans de nombreux cas, ces abus n’impliquent pas de revanche ou ne sont pas pornographiques. Les abus peuvent se produire pour divers motifs et inclure de nombreux types d’images et de vidéos. D’ailleurs, il arrive parfois qu’aucune diffusion n’ait lieu, les clichés faisant juste l’objet d’un chantage.
Avec ce portail, les personnes peuvent trouver des guides pour obtenir le retrait d’images se trouvant sur certaines plateformes, des recommandations pour agir en justice ou bien des conseils pour gérer un harcèlement. Le gouvernement australien espère que toutes ces informations seront utiles aux 76 % de victimes qui ne font rien, en partie parce qu’elles ne savent pas quoi faire dans ces situations.
En France
Sous nos latitudes, il n’existe pas (encore ?) de portail de ce type pour venir en aide aux personnes subissant la « revanche pornographique » ou toute forme de harcèlement impliquant des médias détenus et diffusés sans leur consentement. Cependant, il existe des collectifs en France qui sont capables d’apporter une assistance précieuse face à ce problème ou à d’autres formes de violence en ligne.
Côté juridique, la loi pour une République numérique a durci la pénalisation du délit dit de « revanche pornographique », en prévoyant jusqu’à 2 ans de prison et 60 000 € d’amende. Contenue dans le code pénal, cette disposition est en vigueur depuis le 9 octobre 2016. Un article indispensable, dans la mesure où la législation précédente était incomplète dans la définition qu’elle donnait.
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