Dans Libération, clubs et artistes se sont unis contre le gouvernement. Le décret relatif à la prévention des risques liés aux sons amplifiés ne passe toujours pas.
En août, déjà, la filière était vent debout contre ces préconisations du ministère de la santé. Les investissements lourds que doivent faire les bars et clubs inquiètent, tout comme le manque de pragmatisme des exigences gouvernementales en matière de volume sonore. Toutefois, le sujet étant technique, il n’a pas forcément attiré les foules et les médias.
Alors pour défendre leurs décibels, clubs et salles de concert ont signé dans le quotidien une tribune pour remettre sur la table ce débat rapidement scellé par un décret en plein mois d’août. Signée par des artistes d’envergure internationale de la musique électronique — Laurent Garnier ou Jeff Mills –, la tribune insiste sur le droit des auteurs : « Nous considérons les restrictions sur le son amplifié comme une atteinte au droit moral des auteurs sur leurs œuvres, par là même dénaturées ».
Décibels perdus
En outre, le texte revient sur une critique déjà faite par des professionnels au gouvernement : en ciblant les décibels, les fréquences les plus touchées par la baisse du volume de l’amplification dans les salles seront les basses, soit le cœur des nouveaux genres électroniques. Les clubs remarquent que la norme va atténuer la « sensation de vibration perçue physiquement par le public », jugeant que cela dénaturera ces genres et le clubbing.
Rappelant que les clubs sont des lieux de liberté, de sensations et de « plénitude sensorielle », la tribune signée par le Rex ou la Techno Parade, croit en une liberté artistique de ces entreprises. De plus, l’usine à gaz du décret est dénoncée : mesure peu fiable du volume, conditions d’application fumeuses ou encore obligation d’installer des zones de repos même pour des petits établissements… « Pour ceux-là, de tels investissements signifieraient la mort » estime le texte.
Au-delà de la tribune qui espère redonner de la lisibilité à un débat bien vite évacué de la place publique, le collectif a déposé au Conseil d’État une demande d’annulation le 9 octobre via la Chambre syndicale des lieux musicaux, festifs et nocturnes.
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