Dans une émission récente, l'humoriste américain John Stewart s'en était pris aux applications mobiles créées par des Israéliens pour être alertés en cas de roquette lancée par le Hamas en leur direction, jugeant que cette douceur technologique contrastait avec la dure réalité des avertissements adressés par Israël à Gaza : une petite bombe suivie quelques minutes à peine d'une grosse bombe, ou au mieux un SMS ou un coup de téléphone leur suggérant de fuir au plus vite (mais où ?).
Néanmoins certains veulent aussi utiliser les applications pour défendre la cause palestinienne. L'International Business Times raconte ainsi que l'influent mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) — auquel Mediapart avait consacré une enquête passionnante en avril dernier — se prépare à lancer une application qui permettra aux consommateurs du monde entier de reconnaître facilement les produits fabriqués en Israël, pour les boycotter.
L'application se présente sous la forme d'un lecteur de code-barres, qui interroge une grande base de données de produits fabriqués dans l'état hébreu, entretenue par des militants bénévoles. L'application est développée par PennBDS, un groupe d'étudiants de l'Université de Pennsylvanie qui demande que des sanctions soient prises par les acteurs économiques de toutes sortes contre Israël, tant qu'il n'y aurait pas l'arrêt de l'occupation illégale de terres palestiniennes, l'égalité complète des droits entre Juifs et arabes en Israël, et la reconnaissance d'un droit au retour des réfugiés palestiniens.
Incitation à la discrimination
En France, le mouvement BDS est peu médiatisé, car jugé illégal en vertu de l'article 225-1 du code pénal. Celui-ci dispose que "constitue également une discrimination toute distinction opérée entre les personnes morales à raison de (…) l'appartenance ou de la non-appartenance (…) à une nation". En 2010, environ 80 personnalités du mouvement BDS avaient ainsi été poursuivies pour "incitation à la discrimination", dont Stéphane Hessel, ancien respacé de Buchenwald, devenu opposant farouche de la politique israélienne. Des condamnations pour appel au boycott d'Israël ont déjà été prononcées.
Il faudra donc voir, le jour venu, si Apple et Google décident de désactiver l'accès à cette application depuis la France, ou s'ils la laissent à disposition des utilisateurs. En tout état de cause, une éventuelle version HTML5 resterait accessible, sauf à ce que des associations demandent son blocage.
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