Dans le secteur de la lutte informatique offensive, la France peut désormais s’appuyer sur une force comptant près de 3 000 « combattants cyber » dépendant du ministère des armées. C’est ce qu’a révélé le 24 octobre Florence Parly, la ministre de la Grande Muette, lors de la séance en hémicycle, dans un passage repéré par Pierre Alonso, journaliste à Libération.
Enjeu prioritaire
Un nombre qui est amené à croître dans les années à venir, d’ailleurs. C’est ce à quoi devrait s’atteler la prochaine loi de programmation militaire qui organisera la défense nationale pour la période 2019-2025, maintenant que la revue stratégique a été faite et qu’elle a développé significativement la problématique du cyberespace, qui est un « enjeu prioritaire » pour notre « souveraineté numérique ».
Dans une synthèse de la revue stratégique, il est expliqué que ce domaine est « générateur de vulnérabilités nouvelles », parce qu’il est faiblement encadré sur le plan juridique, qu’il est « caractérisé par la multiplicité de ses acteurs, privés et publics » et que l’attribution des attaques est un exercice particulièrement difficile, pour ne pas dire impossible.
Reste toutefois une incertitude : quelle est la mission de ces 3 000 « combattants cyber » ? S’agit-il de personnels dont le rôle exclusif est de porter l’attaque contre des réseaux informatiques ennemis, pour riposter à la suite d’une agression ou pour soutenir une action militaire au sol (on sait par exemple que les États-Unis mènent des cyberattaques contre Daech, en plus des opérations classiques) ?
Ou bien est-ce l’ensemble des moyens à disposition de l’armée française pour mener les trois grandes tâches qu’elle peut accomplir dans le cyberespace, à savoir la défense, l’attaque et le renseignement ? Florence Parly ne le dit pas, se contentant simplement de rappeler les tenants et les aboutissants de ces trois missions (renseignement et investigation, protection et défense, riposte et neutralisation).
Rappelons que lors de la mise en place du commandement des opérations cyber, il a été annoncé que celui-ci aura autorité sur 2 600 personnes d’ici 2019 et pourra compter par ailleurs sur 600 spécialistes de la direction générale de l’armement et les réservistes de la cyberdéfense (400 de la réserve opérationnelle et 4 000 de la réserve citoyenne).
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