Dans le domaine de la sécurité informatique, les États sont de plus en plus tentés de privilégier des solutions nationales au détriment d'outils étrangers. En France, un rapport sénatorial sur la cyberdéfense préconise par exemple d'interdire l'installation de routeurs chinois dans les infrastructures critiques. Ailleurs (États-Unis, Canada, Australie), des restrictions sont aussi apparues ou ont été évoquées.
Si les équipements chinois sont clairement pointés du doigt, l'histoire récente a montré que les produits et services occidentaux n'offrent pas plus de garanties. Dans le cadre des révélations sur la NSA et ses programmes d'espionnage, il est apparu que les routeurs américains constituent un risque potentiel. Certains sont même volontairement piégés pour atteindre des cibles de haute valeur.
C'est dans ce contexte de méfiance croissante vis-à-vis du matériel étranger que la Chine a décidé de ne plus faire appel à des firmes étrangères spécialisées dans la sécurité des systèmes d’information pour protéger le parc informatique des administrations. Concrètement, Symantec (société américaine) et Kaspersky Lab (entreprise russe) ne seront plus sollicités pour fournir des antivirus à l'État chinois.
Selon une information du Quotidien du Peuple, qui est l'organe de presse officiel du comité central du parti communiste chinois, et relayée par The Independent, une nouvelle liste des firmes approuvées a été dressée. Et parmi les cinq qui ont été retenues, aucune n'est étrangère. En revanche, Symantec et Kaspersky Lab peuvent toujours s'adresser à une clientèle grand public.
Cette décision a-t-elle uniquement prise en compte les problématiques en matière de sécurité informatique ou est-elle aussi l'occasion pour la Chine de répliquer face à la politique menée par la Russie et les États-Unis ? Difficile à dire. Dans le cas des relations sino-américaines, ces dernières sont parfois marquées par des accusations croisées d'espionnage et de cyberattaques.
En début d'année, cinq militaires chinois ont été mis en examen pour espionnage électronique. Quelques semaines plus tard, Pékin a décidé de se passer de Windows 8 dans ses administrations. Dernièrement, ce sont les locaux de Microsoft en Chine qui ont été perquisitionnés, pour des raisons qui restent à déterminer. Du côté des USA, la "cyberguerre" et la Chine sont perçues comme des menaces importantes.
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