Les images choquent, et c'est tout leur objectif. Mardi, en réaction aux opérations militaires menées par les Etats-Unis en Irak, un membre de l'Etat islamique a publié une vidéo montrant l'exécution par égorgement du journaliste américain James Foley, enlevé en novembre 2012 alors qu'il couvrait la guerre civile en Syrie. Utilisant les réseaux sociaux, le groupe d'islamistes extrémistes a réussi à faire que la vidéo soit vue sur YouTube et relayée sur Facebook ou Twitter, avant qu'elle soit censurée puis (forcément) remise en ligne et dupliquée sur une multitude de plateformes.
Un phénomène qui n'est pas si nouveau, comme nous le rappelle Alexandre Hugla, actuel directeur du département Abuse de Gandi, et ancien employé de l'hébergeur Multimania, au début des années 2000 :
@gchampeau A Multimania nous avions eu sur nos serveurs celles d'Irak lors du premier conflit. Un vrai bonheur à modérer.
— Alexandre Hugla (@Ahugla) 20 Août 2014
Comme le rapporte le Nouvel Obs, un mouvement spontané relayé sous le tag #ISISMediaBlackout s'est fait jour sur Twitter pour demander (était-ce nécessaire ?) que la vidéo de l'exécution ne soit pas regardée et rediffusée par les utilisateurs. "Beaucoup d’internautes pensent que le fait de partager les images glaçantes de l’assassinat de James Foley fait partie intégrante de la stratégie du groupe djihadiste, dont la large présence sur les réseaux sociaux a été un élément clé dans le recrutement de nouveaux membres et la diffusion de leur idéologie à travers le monde", explique le journal.
Selon Washington Post, le tag est apparu mardi suite aux messages d'une femme musulmane qui demande que la propagande des terroristes islamistes de l'ISIS (l'acronyme anglosaxon de l'Etat Islamique) ne soit pas véhiculée :
you know what I think? And I know how crazy this sounds,but we need an #ISISmediaBlackout. Amputate their reach. Pour water on their flame.
— Hend (@LibyaLiberty) 19 Août 2014
From here on out, I won't share any photo or video of violence intentionally recorded & released by ISIS for propaganda. #ISISmediaBlackout
— Hend (@LibyaLiberty) 19 Août 2014
If you think Muslims aren't condemning ISIS, it's not because Muslims aren't condemning ISIS. It's because you're not listening to Muslims.
— Hend (@LibyaLiberty) 20 Août 2014
Après que YouTube a décidé de supprimer la vidéo, Twitter lui a emboîté le pas en supprimant les captures d'écran qui étaient ignoblement relayées par certains internautes. Mais son PDG Dick Costolo a été plus loin.
"Nous avons suspendu et nous suspendrons activement les comptes que nous découvrons qui sont liés à cette imagerie graphique", a-t-til prévenu mercredi :
We have been and are actively suspending accounts as we discover them related to this graphic imagery. Thank you https://t.co/jaYQBKVbBF
— dick costolo (@dickc) 20 Août 2014
Déjà lundi, comme il l'avait fait en début d'année avec des comptes du Hamas, Twitter avait décidé de fermer des comptes de militants de l'Etat Islamique.
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