Aux Etats-Unis, Airbnb a commencé à livrer l'identité d'utilisateurs qui abusent de ses services pour dissimuler des activités hôtelières professionnelles clandestines. 124 d'utilisateurs new-yorkais ont ainsi été divulgués à la justice, après une longue bataille juridique.

Le service de location de logements de particuliers à particuliers, Airbnb, a annoncé vendredi avoir livré à la justice les noms de 124 bailleurs, dans le cadre d'une procédure ouverte par le procureur de New York. Il s'agit toutefois d'un nombre considérablement réduit par rapport aux prétentions initiales du procureur, suite à la bataille judiciaire qu'avait engagée Airbnb.

Initialement, le procureur de New York Eric Schneiderman avait demandé l'an dernier la communication de la quasi totalité des données concernant l'ensemble des loueurs de logement à New York, afin de vérifier leur conformation à la législation locale. Il est en effet interdit aux résidents de l'Etat de louer leurs appartements ou leurs maisons pour une période inférieure à 30 jours, à moins qu'ils y continuent eux-mêmes à y habiter. Estimant que la demande de données personnelles était beaucoup trop vaste, Airbnb avait attaqué l'ordonnance judiciaire et obtenu au mois de mars dernier de ne plus communiquer que des données anonymisées sur 16 000 hôtes. 

Finalement, Airbnb a accepté de livrer des informations nominatives sur 124 loueurs, qu'il décrit lui-même comme des "acteurs mauvais, qui fournissaient une expérience de mauvaise qualité", et qui avaient déjà été pour la plupart exclus de la plateforme. La société précise par ailleurs qu'il s'agit tous d'utilisateurs qui proposaient plusieurs logements, ce qui a sans doute éveillé les soupçons des autorités.

Airbnb veut rassurer ses clients en indiquant que les données communiquées représentent moins de 1 % des particuliers qui proposent des logements à New York sur son site, et qu'il est désormais persuadé que le procureur ne cherche pas à poursuivre tous ceux qui ne respectent pas stricto sensu la loi, mais uniquement ceux qui ont une véritable activité hôtelière professionnelle clandestine.

En France, Airbnb est également dans le viseur des autorités. Mais le Gouvernement a demandé à pouvoir légiférer lui-même, par ordonnance, pour fixer les "modalités de location par des exploitants non professionnels", et ainsi lutter contre la "concurrence déloyale" que les Airbnb et consorts représenteraient pour les hôtels.

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