C'est assurément l'un de ses dossiers les plus chauds de cette rentrée. Fraîchement nommée ministre de la culture, Fleur Pellerin va devoir composer avec l'arrivée en France du géant américain de la vidéo à la demande par abonnement (SVOD). En effet, Netflix doit ouvrir ses portes le 15 septembre et les doutes sont grands quant à la capacité des concurrents français à rivaliser avec l'offre américaine.
Désormais imminent, le lancement de Netflix a d'ores et déjà fait couler beaucoup d'encre. Il faut dire que les ambitions de la plateforme américaine inquiètent aussi bien les professionnels de l'audiovisuel — qui veulent voir la société américaine participer au financement de la création — que les services français spécialisés dans la SVOD — qui sont soumis à un régime fiscal plus contraignant —.
C'est dans ce contexte que Fleur Pellerin va devoir évoluer.
Mais loin de chercher le bras-de-fer avec le site américain, la nouvelle locataire de la Rue de Valois s'est efforcée ce mercredi matin de calmer le jeu. Invitée au micro de France Inter, la ministre a tenu à ménager la susceptibilité du nouveau venu en relevant que ses efforts en matière d'optimisation fiscale relevait d'une politique de rationalité économique somme toute assez classique.
"Nous n'avons pas le même niveau de fiscalité dans les différents pays européens et que, pour ces raisons, un certain nombre d'entreprises qui ont le choix dans leur installation privilégient des pays comme le Luxembourg, les Pays-Bas ou l'Irlande parce que la fiscalité sur les sociétés y est plus intéressante ou bien que la fiscalité de ces pays permet de faire transiter des bénéfices jusqu'à des paradis fiscaux".
Si la ministre reconnait que cette situation est un "problème", elle se refuse de montrer du doigt qui que ce soit. "C'est une situation qui ne doit pas se régler en vilipendant les sociétés qui font ce choix puisque c'est un choix de rationalité économique". Cela étant, il n'est pas question de rester les bras ballants devant les choix d'implantation en Europe des géants américains.
Fleur Pellerin considère que la solution passe par une harmonisation des conditions fiscales au niveau européen, afin que le choix du pays ne se fonde plus uniquement sur ce type de considération mais prenne en compte d'autres facteurs. Et d'après la ministre, les choses avancent puisque le précédent commissaire s'est montré sensible à ces questions et a accepté de mettre en place un groupe de travail.
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