En septembre dernier, un tribunal britannique jugeait que la startup Uber outrepassait les règles anglaises en matière de salariat et devait donc employer réellement tous ses chauffeurs. Uber avait alors fait appel, tentant de modifier cette décision, mais le tribunal d’appel du travail a réaffirmé le verdict original à l’encontre de la startup.
Salariat dissimulé
Or si le tribunal ne juge là que le cas des chauffeurs ayant porté devant les juges leur situation, le verdict forme un précédent pour tous les collaborateurs de la startup qui peuvent désormais se retourner contre elle. Cela implique pour les chauffeurs victorieux une obligation pour Uber de les payer au salaire minimum ainsi qu’un droit aux congés. Uber considère que salarier tous ses collaborateurs pourrait coûter des dizaines de millions de livres.
Tom Elvidge, directeur de la filiale anglaise d’Uber, est remonté contre cette décision, jugeant ses fondements incorrects. « Le tribunal fonde son verdict sur l’obligation pour nos chauffeurs d’accepter 80 % des courses que nous leur envoyons une fois sur l’application. Comme le savent les chauffeurs Uber, cela n’a jamais été le cas au Royaume-Uni », argumente-t-il.
Yaseen Aslam, ancien chauffeur, se réjouit pour sa part, estimant que le jugement montre « ce que les chauffeurs Uber savaient depuis le début : Uber n’exploite pas seulement les chauffeurs, [l’entreprise] agit illégalement. »
Ce jeudi, Dara Khosrowshahi, nouveau CEO de la startup, prenait la parole auprès de la presse pour la première fois. Sans commenter les différents conflits juridiques en cours au Royaume-Uni — contre les chauffeurs et contre la ville de Londres –, le patron a estimé : « Nous avons été coupables de ne pas communiquer, ajoutant : Je pense que nous avons été immatures dans notre approche avec les autorités. »
Pour le verdict de ce vendredi, Uber peut encore faire appel deux fois au Royaume-Uni.
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