L'industrie du disque vient de marquer des points contre les sites de liens BitTorrent. Au Royaume-Uni, une coalition de sept labels est parvenue à plaider avec succès le blocage de 21 adresses fréquentées par les internautes britanniques. Les cinq plus importants fournisseurs d'accès à Internet devront en conséquence prendre des dispositions techniques pour empêcher leurs clients de s'y rendre.
Les sites concernés sont les suivants :
bittorrent.am, btdigg.org, btloft.com, bts.to, limetorrents.com, nowtorrents.com, picktorrent.com, seedpeer.me, torlock.com, torrentbit.net, torrentdb.li, torrentdownload.ws, torrentexpress.net, torrentfunk.com, torrentproject.com, torrentroom.com, torrents.net, torrentus.eu, torrentz.cd, torrentzap.com et vitorrent.org.
Le verdict rendu par le tribunal est intéressant à plus d'un titre. D'abord, il a validé une mesure qu'il sait partiellement inefficace. Le blocage d'un site DNS (c'est-à-dire au nom du nom de domaine) pour interdire la connexion à un site web peut être contourné en utilisant un proxy ou en passant par un VPN. De plus, le site incriminé peut aussi récupérer un nouveau domaine.
La décision judiciaire souligne aussi que le blocage, s'il n'arrête pas tout le monde, intercepte quand même beaucoup d'internautes. C'est en tout cas ce qu'ont constaté les magistrats en s'appuyant sur les données de l'organisme de mesure comScore concernant l'audience des sites déjà bloqués par les opérateurs britanniques : celle-ci a chuté de 87 % au Royaume-Uni.
Enfin, le fait qu'une grosse moitié (treize sur vingt-et-un) limite son activité à l'indexation des liens BitTorrent qui sont fournis par d'autres plateformes, comme le ferait un Google spécialisé dans le peer-to-peer, n'est pas suffisant pour les dédouaner, aux yeux des juges. Ils n'hébergent rien, mais ont une activité qui enfreint pratiquement de la même façon la propriété intellectuelle.
Le blocage est une mesure régulièrement validée en justice pour empêcher les Britanniques d'accéder à des sites de liens BitTorrent. Elle a été prise contre The Pirate Bay en 2012, contre kat.ph en 2013 mais aussi contre diverses adresses la meme année (voir cette actualité, celle-ci et celle-là). Elle est aussi utiliser dans d'autres cas de figure, comme Newzbin.
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