En fin de compte, il n'y aura eu aucun accord définitif entre Google et la Commission européenne sous la présidence de José Manuel Barroso. Démarrée il y a quatre ans, la procédure en matière d'abus de position dominante visant la firme de Mountain View va maintenant se poursuivre avec la toute nouvelle équipe constituée par Jean-Claude Juncker. Et là encore, il faudra s'armer de patience.
La nouvelle commissaire en charge de la concurrence, Margrethe Vestager, a en effet prévenu lors de son audition devant le Parlement européen que le dénouement de l'enquête nécessitera encore quelques mois de discussions entre Google et Bruxelles du fait de la complexité de l'affaire et requerra de nouvelles auditions, notamment des services accusant le groupe américain d'abuser de sa place sur le web.
"Les enjeux soulevés lors de nos enquêtes ont un impact très important sur de nombreux tiers, et sont multiples et complexes. Je vais donc avoir besoin de temps pour décider des prochaines étapes", a-t-elle déclaré aux eurodéputés, deux semaines après sa prise de fonction, dans des propos rapportés par Reuters. Aucune action ne sera prise avant que de nouvelles consultations ne soient menées.
Au printemps 2012, la Commission européenne a fait connaître les grands chapitres des griefs retenus contre Google, qui contrôle plus de 90 % de parts de marché dans la recherche en ligne en Europe (dont l'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni). Dans le même temps, elle a demandé des efforts dans quatre domaines pour ne pas éliminer la concurrence.
Sont concernées l'intégration de ses moteurs de recherches spécialisés au sein des résultats affichés en première page de Google Search, la reproduction de données récoltées sur des sites concurrents, l'exclusivité publicitaire dans les pages de résultats de recherches intégrés aux sites web partenaires, et la portabilité des campagnes d'annonces AdWords vers d'autres plateformes publicitaires.
Des discussions ont depuis eu lieu, mais les négociations n'ont guère avancé depuis. Les services concurrents suspectent Google de faire durer les débats en avançant des solutions insuffisantes, ce que l'intéressé rejette évidemment. Dans d'autres dossiers gérés par Bruxelles, les enquêtes ont parfois nécessité plusieurs années avant que le verdict ne soit rendu.
Dans le cas de la firme de Mountain View, , la condamnation pourrait être très lourde si les négociations n'aboutissent pas. La commission européenne peut en effet infliger une amende jusqu'à 10 % du chiffre d'affaires global. Vu les résultats de Google, l'amende se chiffrerait alors en milliards de dollars.
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